Je
mets en tension deux termes qui sont éternité
et perpétuité et il est alors
assez
évident que le premier est intemporel quand le second est temporel. Une
condamnation à perpétuité ou
une concession à perpétuité
sont sans limite dans la durée mais sont de l'ordre du monde quand éternité est d'un autre ordre et
donc potentiellement divin. C'est peut-être cela,
l'écriture, la
tentation de faire se rejoindre perpétuité
et éternité et
c'est en cela, comme le dit Barthes, que toute pratique d'écriture
comme mode de vie procède peu ou prou d'une démarche mystique.
Ce
soir notre dureté adoucie dévoile le désir.
...et
ce que j'ai lu, vu ou entendu...
et ce que ça fait...
« L'actuel
ne peut être qu'un bruit » et la mémoire de ce qui a été
« actuel » est un
bruit qui résonne dans le temps sans raison particulière sinon qu'il
est perpétuité par des traces écrites et parfois par des cérémonies
humaines. L'actuel est ainsi toujours dérisoire. Le 30 décembre 1923,
je lis que l'on mettait en service le premier tronçon de la ligne 10 du
métro parisien, ce qui est un anniversaire futile comme tous les
anniversaires. Puis je lis encore que les parois des tunnels de cette
ligne ont la particularité d'être peints en blancs, ce qui donne aux
trajets dans ces rames une luminosité particulière. Alors, cela,
justement, quitte ce qui serait actuel pour devenir quelque chose qui,
devenant sensible, pourrait s'approcher du « présent » qui
est toujours
la présence au monde.