Diégèse | Le texte en continu | ||||||||
jeudi 4 février 2010 | 2010 | ||||||||
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« Et mon
problème est que je ne crois pas avoir accès, ou je crois
n'avoir pas accès à ma vie passée. » Roland Barthes - Collège de France - séance du 16 décembre 1978 |
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Ce que je retiens... (des années précédentes) | ...puis ce que j'écris. | ||||||||
Je retiens, et c'est assez banal, et c'est même un trait de civilisation, sinon un trait anthropologique, que la remémoration et la promenade vont l'amble. Je retiens aussi que la promenade, toujours silencieuse, est un recueillement qui prépare le texte, ce repos nécessaire à l'accueil des mots, à l'accueil toujours ébahi des mots. La promenade, ce repos silencieux et prolixe. | Je
ne revois pas ce paysage de collines. Je ne revois pas clairement
ce
paysage de collines. Je me souviens avoir voulu le fixer dans une
photographie
instantanée pour le retrouver, pour le revoir, le
reprendre. Ainsi, ma mémoire ne photographie rien, sinon à l'improviste, pour des raisons qui semblent lui appartenir et qui ne sont pas mes raisons amoureuses, mes raisons aventureuses ni même mes raisons pratiques. J'ai donc accès à une photographie instantanée d'un autre paysage, plus haut, après le pont, sur le plateau des oliviers mais du paysage de cet amour, je ne sais plus rien de précis, de ce paysage englouti dans cet infini de l'amour de toi. |
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...et ce que j'ai lu, vu ou entendu... et ce que ça fait... | |||||||||
Je
ne devrais
pas évoquer un livre de photographies sans laisser voir certaines de
ces photographies. Je ne sais pas si l'on trouve des photographies de
Mike Disfarmer sur l'internet au moment où j'écris ces lignes et je
voudrais évoquer pourtant les photographies de Mike Disfarmer, ce
photographe
d'une petite ville américaine, mort en 1959, qui photographie les
habitants de cette petite ville américaine, agricole, au tournant du
siècle dernier. Mike Disfarmer prétendait qu'il était un
extraterrestre.
Il photographie ces familles extraites du 19e siècle,
extirpées de ce siècle, comme s'il était
vraiment un extraterrestre en cela qu'il ne fait aucune sociologie, en
cela aussi que ses photographies se rapprochent d'une anthropologie.
Mais surtout, ce que photographie Mike Disfarmer, ce
sont des gens qui ne sourient pas et ils ne sourient pas car
ils
vivent dans un monde sans images et surtout dans un monde sans images
publicitaires. Il nous plonge ainsi dans le monde grave d'avant
« le
sourire sur la photo », d'avant la virtualisation de l'image, ce
monde
d'avant l'avatar que notre image nous donne aujourd'hui à voir dans un
narcissisme cosmétique et consumériste. Merci à Pascale Cassagnau de m'avoir laissé ce livre. Mike Disfarmer PHOTO POCHE ActesSud |
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4 février | |||||||||
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Nous étions silencieux, peinant à la vie bruyante de la vie. | Le temps que cela dure, le temps, ce temps-là, n'est pas connu et ne sera pas connu. | ... je me repose en promenades... | ... seul, sans vouloir sortir, à laisser passer le temps, à laisser craindre le temps qui passe. | Je vais me reposer. |