Diégèse | Le texte en continu | ||||||||
vendredi 12 février 2010 | 2010 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 3696 jours (24 x 3 x 7 x 11 jours) | et son auteur est en vie depuis 18149 jours (18149 est un nombre premier) | ||||||||
ce qui représente 20,3648% de la vie de l'auteur | cinq cent vingt-huit semaines d'écriture | ||||||||
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du
texte |
demain | |||||||
« Le
travail qui
commence ne peut être qu'un travail tendu, c'est à dire
à la fois inquiet, inquiet, inquiété par l'échec, et, actif. » Roland Barthes - Collège de France - séance du 16 décembre 1978 |
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« Écrire,
ça n'est pas réellement vivre, ce n'est pas la vie du corps. On veut
s'excuser en disant que c'est la vie de l'esprit, ce n'est pas la
vie de l'esprit, la vie de l'esprit est la contemplation. C'est donc un
vice, c'est une mauvaise habitude. C'est pourquoi ça me dégoûte, neuf
fois sur dix. Je n'aime pas du tout écrire et
je ne suis pas le seul parmi les écrivains. » Blaise Cendrars, extrait des Nouveaux chemins de la connaissance Raphaël Enthoven, France Culture, émission du 7 juillet 2009 |
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Ce que je retiens... (des années précédentes) | ...puis ce que j'écris. | ||||||||
Je retiens que l'amour et que le souvenir de l'amour et que l'écriture de l'amour, et qu'en conséquence l'écriture de l'amour, ensemble, ensemble ou séparément, ne se maintiennent pas toujours dans la tension de l'écriture, la tension du texte qui se fait, la tension du texte tel qu'il peut se faire. Parfois, il y a la possibilité d'un vagabondage, sans mémoire, sans souvenir, sans amour, sans douleur, sans rien qui suscite même le désir de ce déplacement intime et sensuel vers le passé, vers l'imaginaire et donc vers le fantasme. | Il y avait des jours sans toi. Il y avait tant de jours sans toi que la mémoire, que ma mémoire pourrait aller vers ces jours sans toi, vers ces jours où ton absence était douce, ces jours où le temps s'occupait sans toi dans des paysages doux, des moments un peu sucrés, des conversations anodines où ton existence même ne pouvait affleurer. Il y avait tous ces jours sans toi. Il y a tous ces jours sans toi et de ces jours sans toi, il ne reste rien. | ||||||||
...et ce que j'ai lu, vu ou entendu... et ce que ça fait... | |||||||||
Je retiens que Barthes et Cendrars disent la même chose. Je ne peux pas toujours écrire. Je ne peux pas faire que cela. Je ne peux pas faire qu'écrire. Quand Cendrars dit que « c'est donc un vice », il place l'écriture dans un champ contigu au désir, mais qui n'est pas le désir et qui serait de l'ordre d'une sexualité perverse car solitaire, « une mauvaise attitude ». Barthes est « inquiété par l'échec » d'une écriture en tension, il est donc inquiété par le fiasco possible d'une écriture qui, toujours, à jamais, est sans destinataire. La possibilité d'un lecteur est un prétexte à l'écriture, qui s'en passe cependant très bien. Cendrars « n'aime pas du tout écrire ». En effet, sauf à ce que ce soit un passe-temps, comme un jeu de cartes, comme des mots-croisés, écrire n'a rien d'agréable et rien de satisfaisant, si ce n'est, parfois, de l'avoir fait. | |||||||||
12 février | |||||||||
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... je me perdais dans ses souvenirs perdus. | Quel que soit le manque, et le crime de ce manque... | Je ne sais plus ce qu'est la mémoire. | Que je t'imagine ou que je te touche, tu existes par ce que je suis. | J'ai plus rêvé qu'écrit... | Souvent, je regarde la ville, me demandant quand tu as pu passer la dernière fois dans cette rue, si tu as pu y passer un jour. | Tu me manques quand tu es là, mais tu me donnes à dire. |