Diégèse
Le texte en continu
samedi 13 février 2010




2010
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« En effet, dire à l'avance, c'est bien connu dans toutes les magies du monde, dire à l'avance, c'est détruire. Nommer trop tôt, c'est attirer le mauvais sort. »

Roland Barthes - Collège de France - séance du 16 décembre 1978











Ce que je retiens... (des années précédentes)
...puis ce que j'écris.
Je retiens qu'il y a toujours et toujours en ce début d'année lunaire, la tentation de la magie, qui serait une magie propitiatoire de la rencontre. Cependant, cette pratique molle, cette tentation diffuse et un peu ironique, c'est la tentation d'une rencontre, non pour toi, non pour l'autre, mais bien la tentation d'une rencontre qui d'emblée est préemptée pour le texte, au service du texte, pour alimenter le texte. C'est donc une rencontre alimentaire, comme on le dit d'un emploi, d'une occupation, d'un salaire. Ainsi, le salaire de la rencontre, passée ou à venir, c'est le texte à écrire et, pour reprendre Cendrars, c'est en cela, une inversion coupable et solitaire.
Et de ces jours sans toi, il reste cet amour pour toi et cette nécessité d'écrire cet amour pour toi. Cette écriture qui est une prière au vide, à ce vide du temps passé, à ce vide du temps à venir, cette écriture n'est pas une prière, elle n'est donc pas une psalmodie, mais elle est peut-être une musique, elle ressemblerait à une musique. C'est une musique pour toi, qui ne te retient pas, qui ne te rappelle pas et qui n'est que pour toi.





...et ce que j'ai lu, vu ou entendu... et ce que ça fait...
De marches ou de promenades dans une ville inconnue, j'abandonne les images, cet amas d'images publicitaires, pour l'observation des conversations. Les technologies de l'internet et de la téléphonie mobile ont multiplié les possibilités de converser et je me demande dès lors ce que font toutes ces conversations au corps social, en quoi elles modèlent et remodèlent nos sociétés, si elles sont un miroir anthropologique ou un phénomène anthropologique nouveau ou prolongé. Et par hasard, si le hasard existe, je lis dans Le Monde un article de Hubert Guillaud qui cite la philosophe Gloria Origgi, qui répond elle-même à la question que pose chaque année John Brockman, agent littéraire new-yorkais, à des scientifiques et à des intellectuels du monde entier.
La question de cette année est « Comment est-ce que l'internet modifie votre façon de penser ? ».
Elle répond par un article intitulé le pouvoir (la force ?) de la conversation ».
Je garde la citation choisie et traduite (?) par Hubert Guillaud :
« L’internet nous permet de penser et d’écrire d’une manière beaucoup plus naturelle que celle imposée par la tradition de la culture de l’écrit : la dimension dialogique de notre réflexion est maintenant renforcée par des échanges continus et liquides ».











13 février






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Il m'est arrivé de raconter ma vie comme on raconte sa vie en vacances aux inconnus, avec des phrases simples, avec des enchaînements simples et parfois de grands ou de petits événements qui viennent irriguer cette histoire imaginaire. ... c'est ainsi que va le texte, c'est ainsi que va toujours le texte. Il suffit pour cela de se concentrer un peu, un peu, parfois, se concentrer doucement et cela va venir. Combien de temps à passer à ne plus lire, à ne plus comprendre, à ne plus penser, à ne plus rien faire que de pleurer sur le monde ? ... pourtant mon esprit demeure singulièrement impuissant dès lors qu'il s'agit de l'autre, dès lors qu'il s'agit de toi.
... encore quelques morsures sur les quelques parties du corps qui sont encore présentables.
Scott qui ne rencontre pas Zelda, qui la manque, qui la laisse passer et comme lui, je sourirai, calme.