Diégèse
Le texte en continu
mercredi 7 juillet 2010




2010
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« Et c'est pourquoi la menace de dépérissement, d'extinction, qui peut peser sur la littérature, telle que je la sens maintenant, cette menace, sonne pour moi en tout cas, comme une extermination de l'espèce, une sorte de génocide spirituel. »

Roland Barthes - Collège de France - séance du 1er décembre 1979











Ce que je retiens... (des années précédentes)
...puis ce que j'écris.
Je retiens que la solitude peut devenir si intense, un soir, dans une ville connue mais inconnue, que le signifiant « solitude » s'efface au profit d'une foule de signifiants qui ne s'agencent plus en un signifié qui conduit au manque, à l'absence. Soudain, dans un être au monde, dans une ipséité inattendue, le monde est là et je suis au monde.
Je n'avais pas d'espoir.
Je n'avais plus d'espoir.
J'entends ta voix.
J'entends pourtant ta voix et je n'ai pas d'espoir, et je n'ai plus d'espoir, toujours pas d'espoir, toujours pas, à jamais. J'entends pourtant ta voix.





...et ce que j'ai lu, vu ou entendu... et ce que ça fait...
Barthes fantasme l'extinction de la littérature, ce qui est une façon commode, engagée mais désengagée de fantasmer sa propre mort, par métonymie et allégorie. Ainsi, quand j'imagine que le monde change, je n'imagine rien d'autre que le fait qu'il change sans moi, indépendamment de moi, et qu'il vivra sans moi, un jour sans moi. Ainsi, je mesure donc toujours, quand je mesure que le monde change, qu'il change plus que moi, plus vite que moi, plus durablement que moi et que ce changement continuera quand, définitivement, moi, je ne changerai plus.










7 juillet






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... il m'arrive d'endosser des souvenirs comme s'ils étaient les miens... Je dors sans mémoire.
.. je ne me souviens de rien d'autre... Se ramasser avant de bondir... ... il est de l'essence d'un entendement fini que bien des choses échappent à son intellection, et de l'essence d'un entendement créé qu'il soit fini...
Descartes
Mais toutes les histoires d'amour qui, comme dans la chanson, finissent mal, consistent bien cependant à reprocher à celui qui part, au séparé, de vous avoir dépouillé de ce qu'il ne vous a pas donné.

Je traverse la ville pour le dernier soir, j'irai un peu plus loin demain. ... une solitude qui ne se dit même plus.