Diégèse | Le texte en continu | ||||||||
dimanche 14 novembre 2010 | 2010 | ||||||||
ce travail est commencé depuis 3971 jours (11 x 192 jours) | et son auteur est en vie depuis 18424 jours (23 x 72 x 47 jours) | ||||||||
ce qui représente 21,5534% de la vie de l'auteur | deux mille six cent trente-deux semaines de vie | ||||||||
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du
texte |
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« Le
livre (total de
Mallarmé) n'est plus objet de lecture
individuelle, il est objet de dissémination dans des publics - un
public qui change-nt à chaque séance. » Roland Barthes - Collège de France - séance du 5 janvier 1980 |
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« On ne
vit pas dans un espace neutre et
blanc. On ne vit
pas,
on ne meurt pas, on n'aime pas dans le rectangle d'une feuille de
papier » Michel Foucault
(cité par Les Nouveaux Chemins de la connaissance France Culture - émission du 17 février 2010) |
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Ce que je retiens... (des années précédentes) | ...puis ce que j'écris. | ||||||||
Je retiens que la tension - l'énergie au sens grec de « force en action - ενεργεια » qui permet de fabriquer le texte, c'est à dire l'écriture, ne s'inscrit pas, comme le dit Foucault dans « un espace neutre et blanc (...) dans le rectangle d'une feuille de papier ». C'est en cela que l'écriture produite pour les réseaux numériques et sur les réseaux numériques devient radicalement différente de l'écriture pour une forme « papier », un livre. C'est l'intuition de Mallarmé qui imagine un livre disséminé et c'est ce qui intéresse Barthes chez Mallarmé. Ce qui se rapprochait le plus de ces formes nouvelles, auparavant, c'était sans doute l'écriture radiophonique ou le théâtre. Mais ce qui ne change pas, c'est que l'écriture suppose toujours non pas un lecteur, qui est déjà une façon de réifier l'autre, mais un autre, sinon l'Autre. | Je
regarde le paysage et tu n'es pas le paysage et j'écris que je
regarde le paysage et tu n'es pas ce que j'écris. Tu es le regard. |
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...et ce que j'ai lu, vu ou entendu... et ce que ça fait... | |||||||||
Si Foucault est le philosophe du « discontinu » et si Barthes est l'écrivain et le penseur du fragment en littérature, il n'est pas anodin de remarquer qu'ils sont contemporains, avec d'autres de leurs contemporains, dont Lacan, Deleuze, Guattari et qu'ils forment ensemble « un faisceau de contemporaénité ». Il serait donc légitime de se demander, dès lors qu'ils sont tous morts, qui sont ceux qui forment aujourd'hui le faisceau de notre contemporanéité puisque ces derniers ont rejoint dans la mort et dans le temps ceux qui étaient leurs références philosophiques, littéraires, artistiques. Il est tout aussi légitime de penser que ce faisceau, s'il existe, n'est pas du tout configuré comme le faisceau précédent et qu'il ne prend pas nécessairement la forme institutionnelle du Maître, même sous une forme plurielle, mais une forme nouvelle, tierce, qu'il s'agirait de distinguer puis de décrire. Cela supposerait alors, et en tout premier lieu, de mettre à mal le mépris individuel et collectif pour le contemporain. | |||||||||
14 novembre | |||||||||
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En cela, ce travail d'écriture s'oppose à ce que l'écriture devrait produire : la reconstitution approximative d'une continuité. | Tu pourrais regarder la montagne pour te souvenir. | Les personnages sont donc seuls, lâchés par l'auteur et par des spectateurs qui ne sont jamais venus, qui n'ont jamais été là, qui n'ont jamais été pris en compte dans une écriture qui ne disant rien, ne voulant rien dire, ne voulant strictement rien dire, accomplit jusqu'au bout sa propre prophétie et se borne à reprendre un vers chanté d'Aragon dans un poème pour Desnos. | J'ai dérogé. J'ai fait de la biographie. | Je suis un et un seul et pourtant je peux faire l'expérience de la déconstruction du moi qui pense et qui soudain se décompose en des volontés multiples dans une douleur sans comparaison. | |
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Il y a les mots qui viennent aussi, qui se posent un peu là, indécents de peine et de lâcheté, si pauvres, si malhabiles pour dire la vie qui se recroqueville, qui se défend mal, qui marche un peu à côté de moi, juste là, et le cœur qui s'emballe et la fin qui s'approche, méchante... | Je me suis dit que je m'en moquais bien. |