Diégèse | Le texte en continu | ||||||||
mardi 26 octobre 2010 | 2010 | ||||||||
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« Eh
bien je reprends donc le cours. » Roland
Barthes - Collège de
France - séance du 5 janvier 1980
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Ce que je retiens... (des années précédentes) | ...puis ce que j'écris. | ||||||||
Pourquoi
faut-il que les personnages se sentent beaucoup plus seuls aujourd'hui
qu'hier et, les années précédentes, ce jour-là plus que le jour
précédent ? Cela tient sans doute au protocole d'écriture qui
sédimente jour par
jour chaque année sur chaque année. Il aura suffi d'une contrariété de
l'auteur le 26 octobre 2000, même légère, pour que celle-ci "passe"
dans l'écriture et que depuis cette date, se diffuse une certaine
tristesse de 26 octobre en
26 octobre jusqu'au jour d'aujourd'hui, puisque nous sommes le 26
octobre. Cependant, le mouvement de tristesse engagé alors ne s'est pas amplifié avec les années. Il est contenu dans cette enveloppe automnale un peu douce, un peu atténuée. Il serait même possible de l'atténuer encore comme on baisse une lampe. Mais il demeurera car étant il ne saurait ne pas être. |
Et
je cache ces images et je les cache encore. Elles ne me font plus rien sinon qu'elles maintiennent, qu'elles décident, qu'elles observent le penché de ma tête quand il m'arrive comme il m'arrive encore de penser à toi comme chaque jour je dois penser à toi. |
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...et ce que j'ai lu, vu ou entendu... et ce que ça fait... | |||||||||
Samedi
5 janvier 1980. Samedi 12 janvier 1980. Samedi 19 janvier 1980. Samedi
26 janvier 1980. Samedi 2 février 1980. Samedi 9 février 1980.
Samedi 16 février 1980. Il n'y aura pas de cours le samedi 25 février 1980. Le cours manquant ne sera jamais rattrapé. Je peux imaginer que l'auditoire, ce même auditoire qui tousse pendant les cours de Monsieur Barthes, qui rit à ses traits d'humour dans le bonheur de la connivence, je peux imaginer sans crainte de me tromper beaucoup que cet auditoire était présent au Collège de France le samedi 25 février 1980 et attendait l'arrivée de Monsieur Barthes pour le dernier cours de la série. Je suis dans le temps qui passe un peu comme ces personnes qui attendent dans la salle du Collège de France que Barthes vienne. Il est impensable que Barthes ne vienne pas et pourtant il ne viendra pas. Il est impensable qu'il lui soit arrivé quelque chose d'aussi trivial que d'être renversé par une automobile. Et il aura été renversé par une automobile. Ainsi, ne croire que ce qui est vraisemblable et ne jamais croire l'invraisemblable est une pratique nécessaire pour assurer une certaine tranquillité d'esprit mais est inopérant dans les faits car le samedi 25 février 1980, Barthes ne viendra pas au Collège de France. |
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26 octobre | |||||||||
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... et je suis devenu l'ami de tous puisque je ne suis plus l'amant. | Je n'ai rien ressenti. | Comment cela pourrait-il se passer autrement ? | Quels sont les corps que je dois fuir ? | ... amusé rajeuni au soleil blanc d'Athènes. | Je pense à tes yeux, à rien d'autre mais avec eux ta démarche, qui vaque, qui déambule et soudain, je peux entendre ta voix, et son timbre, et sans hésitation. | ... je peux enfin pleurer sur ce qui fait que je suis seul ce soir, dans la tendresse excessive de cette solitude. |