François de La Rochefoucauld - Maximes
Le temps. L'utilisation de la brèche temporelle qui fait que le temps, et ici l'espace aussi, s'arrêtent est aussi ancienne que la littérature. Les barrettes chocolatées craquent. Ce craquement fait arrêter le temps, met le film sur pause, puisqu'il s'agit de grignoter pendant la pause. L'argument publicitaire est simple et éprouvé.
Mais ici, à l'évidence, il y a un jeu sur la polysémie du verbe « craquer ». Le garçon est choisi pour être « craquant ». Le chocolat craque puis le garçon craque pour la jeune femme dans un cabriolet, jeune femme qui, lorsqu'elle sort du mode « pause », craque pour le garçon qui est apparu à ses côtés. Mais si tout craque... quel est l'effet de ce produit qui n'est pas encore psychotrope ?
Heureusement, le film ne fonctionne pas. Aucune raison que l'arrêt spatio-temporel fasse crisser les pneus des voitures et peu de chance que dans ce désert supposé américain, sous le soleil, le chocolat en sachet ne fonde... perdant par là-même son pouvoir craquant. Dès lors, la scène devient fausse. La jeune femme feint de craquer avant d'appeler le motard de la police qui navigue à côté de la voiture. Le jeune homme n'est pas aussi craquant, avec sa coupe de cheveux réalisée dans un salon franchisé et son maquillage trop appuyé. L'Amérique des années cinquante renvoie tous les véhicules à la casse.
Personne ne craque, en fait, et ça se voit trop.
