Le
film fonctionne en apparence sur le basculement du
doxal au paradoxal, le passage de ce que le spectateur
attendrait : devenu grand le
fils est devenu homosexuel
à une chute inattendue : son
fils
devenu grand, le père est devenu homosexuel.
Le slogan publicitaire s'affiche libéral et pourrait se traduire par baisez avec qui vous voulez mais avec des
capotes. Cependant,
s'agissant d'un film publicitaire, les conventions sociales ne sont
bousculées qu'en apparence. Car si le père est devenu homosexuel, c'est
parce qu'il a joué à la poupée avec les rangers qu'il a ramassés,
abandonnés dans le salon. Peut-être. Mais peut-être que ce qu'il
regrette aussi et ce qu'il craint, voyant son fils jouer à la poupée femelle
et lui offrant des poupées mâles, ce n'est
pas qu'il puisse
devenir homosexuel mais bien qu'il n'ait pas une sexualité conforme...
à la sienne. Ainsi ce qui est mis en scène, c'est que le conflit
père-fils naît de la discordo-sexualité,
quand le père et le fils ne peuvent se rejoindre dans leur fantasme de
consommation sexuelle et vivre une saine concurrence dans la conquête
des proies sexuelles.
Mais ici l'ordre
patriarcal est sauf. Un accord fantasmatique se fait.
Père et fils se rejoignent dans la pratique du plan à trois.
