François de La Rochefoucauld - Maximes
Ce film est cependant particulier car il superpose les couches de fiction à la manière de ces logiciels qui traitent les images. Il y a la couche des êtres de sable, celle de l'homme qui sculpte inanimés mais animés les êtres de sable amoureux, deux couches auxquelles vient s'adjoindre la couche extra diégétique du spectateur convoqué au passage à l'acte de l'achat. Chaque couche narrative a sa propre couche sonore, chanson d'amour pour les uns, bruits de plage avec enfant pour les autres. Le procédé est classique, de faire que les statues s'animent, et, s'animant deviennent autonomes. Ici, l'homme sculpteur est démiurge et la boisson est la seule à pouvoir traverser les couches du récit. Le démiurge se retrouve voyeur, condamné à boire seul l'élixir non plus aphrodisiaque mais consolateur, désaltéré au milieu de la marmaille piaillante. Dès lors, quel est le rôle de la boisson ? Celui de calmer une excitation à la vision de corps enlacés ? Il serait bizarre de proposer au consommateur une sorte de castration chimique, qui ne fonctionnerait d'ailleurs que pour la clientèle masculine.
Ainsi, le spectateur potentiellement consommateur ne sait pas quel sera son rôle s'il achète la boisson, démiurge, voyeur ou dans la sensualité d'un acte cependant interrompu ?
Tous les récits anciens des civilisations anciennes disent qu'il est dangereux d'animer les statues.
