Tout
conducteur sait qu'il y a des véhicules dont la seule possession
rend son conducteur grossier, vulgaire voire dangereux.
Ce qui est frappant ici, c'est que c'est mis en scène et clairement
dit. Car ce qui est montré, c'est le monde du luxe international
éclaboussé de boue, sinon pire, par une automobile jadis signe
d'élégance et aujourd'hui ravalée au rang de ces grosses cylindrées
tapageuses affectionnées par les trafiquants. Car c'est le moteur qui
fait la classe d'une voiture...
Pour autant, la bourgeoisie et ceux qui la servent demeurent dignes.
Car à qui s'adresse ce film ? Aux trafiquants mafieux ?
Certainement
pas. Mais bien à ceux-là même dont l'effigie est éclaboussée. Car
juxtaposer ces marques de luxe avec la marque de cette voiture suffit
dans l'univers publicitaire à entériner qu'elles sont du même monde et
qu'elles s'adressent à la même clientèle. En effet la publicité peut
inciter ou faire semblant d'inciter à être rebelle, mais elle n'incite
jamais à la révolte, encore moins à la révolution. Elle ne le peut pas.
