Il
y
a le dénoté, qui est toujours ce que le message veut faire croire, qui, ici, serait
qu'eux, c'est eux et nous c'est nous,
comme le veut d'ailleurs l'expression populaire. Il y a donc les
animaux et il y a les humains qui sont deux espèces différentes et qui
ne sont pas inter fécondes.
Mais à l'évidence, le message n'est pas celui-ci. Les linguistes ont
montré que la phrase « la fenêtre est ouverte » n'est que
très rarement
une phrase descriptive mais signifie le plus souvent qu'il faut fermer
la fenêtre, ou bien l'ouvrir, exprimant ainsi une modalité sous une
forme descriptive et
la modalité, c'est le désir. Ainsi, le film étant un film publicitaire
et son objectif étant de susciter le passage à l'acte de l'achat, le
message du film ne peut être descriptif.
Les images vont donc à l'encontre du texte patelin prononcé par une
voix rassurante. Sur les images, la frontière entre les animaux et les
humains n'est plus si évidente. Qui est ce « nous » ? Ce
que montrent les
images, c'est bien qu'ils sont comme nous... Il faut leur acheter de la
nourriture, des soins et des accessoires... « pour notre joie à
nous ».
Cependant, s'ils sont comme nous et qu'il est question de désir, la
perversion n'est pas loin et l'abolition désirante des barrières entre
les espèces ne peut produire que des abominations.
