François de La Rochefoucauld - Maximes
Pourtant, ce n'est certainement pas ce que voit un spectateur espagnol amateur de football car il aura accès, lui, à des connotations relatives à la mécanique du football espagnol. Il saura donc que le club Getafe, pour lequel le film publicitaire est produit, a peiné à atteindre la première division et qu'il aura fallu de la patience à ses supporteurs. Le message à l'adresse des supporteurs du club serait donc : aimez-nous même si l'on perd tout le temps.
Cependant, ce connoté induit alors une analogie entre le jeune homme un peu pataud et le club pas très brillant, et une analogie aussi, en conséquence, entre l'amour d'un père pour son fils et l'amour d'un supporteur pour un club de football. La violence symbolique du connoté n'est pas vraiment moindre que celle du dénoté.
Surtout qu'une interprétation « freudiste » interrogerait certainement le père afin de cerner pourquoi il maintient son fils dans un tel état de dépendance à son égard et le soupçonnerait de lui infliger des sévices ici non décrits mais suggérés par la scène du canapé où le père est sans doute physiquement trop proche d'un fils de cet âge pour regarder un match de football. Ce qui tendrait à prouver, dans l'ordre du connoté, que le club de football perd tout le temps parce que ses supporteurs ne veulent pas le voir grandir... dans un retournement habituel du message publicitaire.
La campagne publicitaire comporte deux films. Le second met en scène un travesti que son père vient chercher à la sortie du boulot après l'avoir aidé à s'habiller. Ce qui vaut pour le premier film vaut aussi pour le second.
