Le
boulanger slovène de ce film pour l'émission de télévision « le
Millionnaire » qui sévit sur toutes les chaînes commerciales à
travers
le monde, a dans les yeux une lueur lubrique. Certainement ne vend-il
pas que du pain et entretient-il avec ses clientes des relations
ambiguës. C'est du moins ce qui vient à l'esprit quand on voit ce film
pour la première fois puis l'on se dit que l'on exagère, qu'il ne faut
pas voir partout du sexe quand il y a jeu télévisé et que la cliente a
dans tous les cas passé l'âge.
Pourtant, Le personnage du boulanger transforme bien l'acte anodin
d'acheter du pain, en jeu doucement sadique donc érotique, ce qui
éclaire autrement le jeu télévisé dont il est fait publicité, qui
consiste à poser à une personne qui représente la classe ordinaire,
des questions ordinaires voire simplissimes, sur fond de roulements de
tambour et de techniques d'intimidation. Il n'était cependant pas venu
auparavant à l'esprit que cela pût être érotique. Donc on se trompe...
Heureusement, un autre film de cette
campagne publicitaire, qui met en scène le même boulanger, rassure.
Oui, il s'agissait bien de cela. Le boulanger est le recours. Le
recours sexuel du village. Et ce que met en scène le jeu, c'est la
puissante impuissance des joueurs dans une mise à mort individuelle et
sociale qui fait bander les foules.
