Il
s'agit de téléphoner pour voir un strip-tease. Cela est impossible de
voir par le téléphone. Mais il s'agit pourtant de payer pour voir ce
que l'on ne verra pas. Il s'agit de surcroit de payer pour voir un
strip-tease d'une femme qui a choisi de s'appeler « cash » en
référence à
l'argent. Par cette saturation de signes, le message se désigne
lui-même comme trompeur et le client trompé désigné, dragué, consentait
à cette tromperie. Celui qui téléphonait ne voyait évidemment rien,
sinon son fantasme formé à partir de ce qu'il entendait.
Dès lors, il est loyal de se demander par extrapolation s'il n'en est
pas souvent, voire toujours, de même lors de l'acte sexuel. Quel
scénario fantasmatique est à l'œuvre, indépendamment de ce qui est
accompli ? Ou plutôt, qu'est-ce qui, dans ce qui est accompli, ne
sert
qu'à activer l'un des scénarios fantasmatiques pré-établis ?
Et il est aussi loyal de se demander si ce qui est activé ici dans ce message publicitaire
n'est pas l'archétype publicitaire : activer
un
fantasme qui n'a rien à voir avec le produit acheté ou consommé.
