Diégèse | |
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dimanche 15 janvier 2012 | |
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2012 | ||||
ce travail est commencé depuis 4398 jours (2 x 3 x 733 jours) | et son auteur est en vie depuis 18851 jours (7 x 2693 jours) | ||||||||
ce qui représente 23,3303% de la vie de l'auteur | deux mille six cent quatre-vingt-treize semaines de vie | ||||||||
hier | |
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L'atelier du texte | demain | |||
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Ce qui s'écrit | ||||
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Gustav | On
m'explique qu'il y a quelques années, je n'aurais pas pu rester ainsi à
la frontière italienne, comptant les voitures tout le jour, ni faisant
même semblant de les compter. Ma célébrité relative m'en aurait
empêché. Pour autant, je suis la même personne. Serait-ce cependant que j'aurais changé ? Être célèbre, c'est accepter d'être un agent de l'économie de la notoriété. La célébrité est une valeur économique, pérenne ou éphémère, que l'on peut monnayer. La personne célèbre, c'est à dire médiatisée, c'est à dire célèbre économiquement, dont la célébrité est pérenne ou éphémère, semble exhiber en permanence le fait même qu'elle existe et qu'elle existe vraiment. Je me souviens désormais que plus j'étais célèbre, et plus on m'utilisait dans cette économie de la notoriété, plus l'exercice de cette célébrité économique prenait la place d'un sentiment somme toute ténu par lequel je concluais ordinairement que j'étais moi. Et ce mouvement s'est amplifié jusqu'à la rupture. J'étais célèbre mais je n'existais plus et ainsi d'une seule question j'étais tombé en plusieurs autres et plus difficiles.Et si c'est ainsi sur un sujet mineur, mon existence, qu'en est-il de tous les sujets, et de l'existence même du monde ? Et qu'en était-il de l'amour ? L'amour était aussi une consommation. Il était la consommation même. Je ne suis plus célèbre. Je suis à la frontière italienne et je compte les voitures, ne regardant même plus les visages des automobilistes pressés, principalement des frontaliers occupés à passer d'un côté à l'autre de cette ligne magique quelques marchandises sans importance. J'ai déjà passé plusieurs jours ici. Je me souviens qu'il n'y avait rien mais que le jour il y avait la mer. J'étais ici hier. |
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Mathieu | Hier, c'était hier. | ||||||||
Noëmie | La frontière italienne est une des premières étapes. Si nous n'existons pas, comment maintenir la dernière étape ? | ||||||||
Daniel | Ils existent. Ils peuvent donc continuer leur dialogue. Dernière étape maintenue. | ||||||||
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15 janvier | |
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Il n'y avait rien mais le jour il y avait la mer. | Ils peuvent continuer leur dialogue. | |
Dernière étape maintenue. | |
... et ainsi d'une seule question je tomberais en plusieurs autres et plus difficiles... | |
... je compte les voitures, ne regardant même plus les visages... | Et si c'est ainsi sur un sujet mineur, qu'en est-il de tous les sujets ? | Hier, c'était hier. |
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Je me souviens désormais que plus j'étais célèbre, ce qui signifie que l'on m'utilisait dans une certaine économie de la notoriété, plus l'exercice de cette célébrité économique prenait la place d'un sentiment somme toute ténu par lequel je concluais ordinairement que j'étais moi. | La chute : "qui vous ressemblent vraiment", à elle seule définit ce qu'est l'amour dans la société de consommation, qui est la consommation du même. |