Diégèse |
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jeudi 31
mai 2012 |
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2012 |
ce
travail est commencé
depuis 4535 jours (5 x
907 jours) |
et son
auteur est en vie
depuis 18988 jours
(22 x 47 x 101 jours) |
ce qui représente 23,8835% de
la vie de l'auteur |
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hier |
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L'atelier du
texte |
demain |
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Ce
qui s'écrit |
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Noëmie |
Je
suis en face de l'île de Batz et soudain je
me rappelle avoir beaucoup aimé un homme puis je me rappelle que j'ai
cru avoir beaucoup aimé un homme et quand ce mouvement du souvenir
s'effiloche, je me souviens avoir beaucoup aimé la voix de cet homme,
les mains de celui-là et parfois, seulement parfois, un ou deux traits
d'esprit d'un autre. Je n'ai jamais aimé un homme.
Pourtant, ce sont des souvenirs plus anciens que ceux de l'âge des
amours que j'ai de l'île de Batz. J'ai des souvenirs de
l'enfance sur l'île de Batz, une promenade
un jour pluvieux et le plaisir de prendre le bateau et la crainte de
prendre
le bateau, la crainte de l'embarquement et la crainte du débarquement.
Je n'ai jamais tant
aimé les iles que les bateaux qui y conduisent, qui en ramènent.
|
Gustav |
Se perdre sur l'île de
Batz, c'est une
promenade
que
l'on ne peut plus faire. Il n'y a plus de lieux où
se perdre
vraiment. |
Mathieu |
Pourtant, tu
te rappelles, tu as déjà essayé de faire cette promenade.
Mais moi je ne sais pas où est l'île de Batz, ce qu'elle est pour moi
et dans le souvenir de moi. Je suis aussi sur cet embarcadère. Le vent traverse
les lattes de bois, je suis à New York, distant de quelques miles
de la côte sans brume et les grattes ciel recouvrent la petite île
de Batz, sans encombre. Je ne peux jamais rester où je suis.
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Daniel |
Il y
a un lien particulier entre les îles et l'écriture, l'idée de commencer
un texte et de le finir car le texte serait clos comme l'ile close.
Cependant, pour
l'écriture, pour cette écriture qui est mon écriture,
les lieux ne prennent pas beaucoup d'importance et les promenades
dans des lieux sans importance pour l'écriture sont des promenades sans
importance pour l'écriture en cela qu'elles ne provoquent pas
l'élaboration de phrases, l'émergence d'idées nouvelles. Je n'écris
pas, comme je le disais hier, sur le motif. |
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31
mai
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2009 |
2008 |
2007 |
2006 |
2005 |
2004 |
2003 |
2002 |
2001 |
2000 |
J'ai des
souvenirs de l'enfance sur l'île de Batz, une promenade
un jour pluvieux et le plaisir de prendre le bateau et la crainte de
prendre
le bateau, la crainte de l'embarquement et la crainte du débarquement.
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Tu
te rappelles, tu as déjà essayé de faire cette promenade. |
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C'est une
promenade
que
l'on ne peut plus faire. |
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Se perdre. |
Le vent
traverse
les lattes de bois, je suis à New-York, distant de quelques miles
de la côte sans brume et les grattes ciel recouvrent la petite île
de Batz, sans encombre. |
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2011 |
2010 |
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Je
me rappelle avoir beaucoup aimé un homme puis je me rappelle que j'ai
cru avoir beaucoup aimé un homme et quand ce mouvement du souvenir
s'effiloche, je me souviens avoir beaucoup aimé la voix de cet homme,
les mains de celui-là et parfois, seulement parfois, un ou deux traits
d'esprit. |
Je
retiens que pour l'écriture, pour cette écriture qui est mon écriture,
les lieux ne prennent pas beaucoup d'importance et que les promenades
dans des lieux sans importance pour l'écriture sont des promenades sans
importance pour l'écriture en cela qu'elles ne provoquent pas
l'élaboration de phrases, l'émergence d'idées nouvelles. |