Diégèse








vendredi 16 mars 2012



2012
ce travail est commencé depuis 4459 jours (73 x 13 jours) et son auteur est en vie depuis 18912 jours (25 x 3 x 197 jours)
ce qui représente 23,5776% de la vie de l'auteur six cent trente-sept semaines d'écriture
hier



L'atelier du texte demain















Ce qui s'écrit











Mathieu J'étais hier soir dans une trattoria de Fregene où l'on retransmettait un match de football qui suscitait parmi les clients, nombreux, une passion électrique, bien que très locale. L'espace sonore était tour à tour presque silencieux puis empli soudain d'une clameur virile d'où émergeaient quelques trilles plus féminins.
Et j'ai alors pensé aux grands meetings politiques. J'aime le silence qui précède les explosions de joie d'une foule, d'un peuple et je peux en être ému jusqu'aux larmes mais je déplore alors, que la cause, le plus souvent, n'en vaille pas la peine.
Pour autant, cette cause-là, dans cette trattoria, avec ces clients soutenant l'équipe locale valait bien, certainement, ces foules rassemblées, amenées, appointées presque, agitant des drapeaux et poussant des hourras à la commande de chauffeurs de salles comme dans ces émissions télévisées pré-enregistrées.
Noëmie Tu as raison. C'est pourquoi je préfère regarder la nature. Cependant, elle me parle toujours d'un amour et toujours d'un amour perdu. Me revient cette phrase de Barthes évoquant le haïku : « Voir la première neige dans l'année, et ne pas pouvoir lui dire : voilà la première neige ; simplement. » C'est cela qui, moi, m'émeut aux larmes. Il en va de même pour le premier chant de l'oiseau.
Gustav C'est vrai. Et parfois il n'y a besoin ni de neige, ni d'oiseau, juste d'une exacte fraîcheur sur la peau. Je rentre dans la nuit, comme une longue promenade calme... et je pense alors à toi qui cherchais les surgissements insensés au cœur de la ville. Et je pleure.
Est-ce que nous allons rester toujours en Italie ?
Daniel Nous n'allons pas rester toujours en Italie et nous allons même rentrer bientôt à Paris mais si je devais inventer, j'inventerais encore un voyage et ce serait encore un voyage en Italie. Ne vous en déplaise car c'est un voyage qui sied aux détours d'une narration au long cours...
Il y a dans ce voyage italien de l'hiver et du début de printemps une lumière particulière et comme le dit Descartes dans Les Méditations métaphysiques « ce qui m'est montré par la lumière naturelle, par exemple, que, de ce que je doute, il s'ensuit que j'existe, et choses semblables, ne saurait être d'aucune façon douteux, parce qu'il ne peut y avoir aucune autre faculté à laquelle me fier autant qu'à cette lumière et qui puisse enseigner que cela n'est pas vrai... » C'est la lumière qui est la base du récit.
Ensuite, tout dépend de ce qui se passe.










16 mars






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Alors si je devais inventer, j'inventerais encore un voyage et ce serait encore un voyage en Italie. Est-ce que nous allons rester toujours en Italie ?
Ensuite, tout dépend de ce qui se passe.
Car ce qui m'est montré par la lumière naturelle, par exemple, que, de ce que je doute, il s'ensuit que j'existe, et choses semblables, ne saurait être d'aucune façon douteux, parce qu'il ne peut y avoir aucune autre faculté à laquelle me fier autant qu'à cette lumière et qui puisse enseigner que cela n'est pas vrai...
Je rentre dans la nuit, comme une longue promenade calme... ... et je pense alors à toi qui cherchais les surgissements insensés au cœur de la ville. ... le détour d'une narration au long cours...








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J'aime le silence qui précède les explosions de joie d'une foule, d'un peuple et je peux en être ému jusqu'aux larmes mais je déplore alors, que la cause, le plus souvent, n'en vaille pas la peine. Voir la première neige dans l'année, et ne pas pouvoir lui dire :
voilà la première neige ; simplement
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Roland Barthes - Collège de France -
séance du 20 janvier 1979