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Noëmie
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Je
me suis promenée dans le Parc André Citroën, étouffant
dans les serres un peu sales. J'avais apporté avec moi
quelques journaux qui me rappelaient que l'été
se fracassait là-bas sur la violence, constatant s'il en était
besoin, comme le dit La Rochefoucauld, qu'il y
a des héros en mal comme en bien. J'étais ailleurs, j'étais
loin. Il n'est pas
besoin d'aller
très loin, pour prendre un peu de recul, pour prendre beaucoup de
recul. Quand je suis sortie, au soir, la vitrine d'un magasin fermé m'a
regardée et je me
souviendrai de cela, juste de cela, de ce point
insignifiant de la rue. Pourtant, il faut que la mémoire
lâche, se dérobe, rende au soir inutile la peine et le manque.
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