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Noëmie |
Je ne sais plus depuis
combien d'années désormais je termine le voyage italien à Bordighera,
sans doute pour
rejoindre Monet, dans
une répétition névrotique,
douce amère. Je ne sais pas pourquoi je continue ainsi et je n'en ai jamais rien
su. De
Bordighera, je peux voir la côte française. La lumière décroît
doucement, comme ce texte, qui va
s'arrêter et qui va continuer sous un
autre forme, en
devant parfois tricher un peu.
Je n'écris pour personne, et même pas pour moi et c'est peut-être cela,
la valeur de l'écriture :
ne pas chercher de lecteur, ne pas demander de lecteur et pourtant se
faire, inlassablement. D'ailleurs, La Rochefoucauld nous a appris que la parfaite valeur est
de faire sans témoins ce qu'on serait capable de faire devant tout le
monde.
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