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Mathieu |
Je ne suis
pas le texte, je coexiste avec le texte et, pour réussir cette
coexistence,
j'ai tout à la fois besoin de penser et de ressentir, et, de cette
pensée et de ces sensations peut naître un lien, un contact,
une communication. Je rejoins alors d'autres lieux. Ce sont ces lieux de
l'imaginaire qui, à travers les
âges, ont pu faire croire au spiritisme, à la métempsychose, aux
revenants. Ce sont les lieux du rêve et de la littérature et dans
ces moments-là, je ne suis plus le même. Mais personne n'en a la
preuve. Je peux même, alors, envisager le désir. C'est plus facile.
Cependant, la plupart du temps, je vis dans un oubli
confortable du texte.
Cela peut se pressentir, mais personne n'en a la preuve. Dans la
littérature, je suis un autre qui a du talent. Il n'y a là aucune
forfanterie. D'ailleurs, La Rochefoucauld nous a appris qu'il est aussi honnête d'être
glorieux avec soi-même qu'il est ridicule de l'être avec les autres. |