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Gustav |
Nous
sommes arrivés à Brindisi et nous repartons vers le
froid, vers trop
de froid. Nous nous sommes attardés un peu sur le port avant de choisir un
hôtel. Sur le
port, il y avait ces gens
que l'on voit sur les ports et puis dans la ville des gens qui,
semble-t-il, vivent là. Brindisi, dans le soir qui descend,
ne serait donc pas une métaphore. Mais il y a des nuages aussi et ce sont les nuages qui
portent le mieux les métaphores
du temps qui passe, de la fugitivité, mais aussi de certains
obscurcissements
de la pensée, de l'humeur et du goût de vivre. C'est un bon mois d'octobre
qui se ressemble,
avec sa pluie, avec son temps
qui rafraîchit. Un mois d'octobre métaphorique, un mois d'octobre
de littérature. Pour
autant, il s'agit bien d'un paysage, de ce fragment de ville, de
cette destination sans effet de métaphore, sans effet de symbole.
Sur la littérature et sur la métaphore en littérature, je n'ai pas de
mots pour dire mon doute. Que nous soyons des personnages n'est en
rien une excuse. Les
personnages n'ont à l'évidence aucune envie
de se laisser enfermer dans la littérature, dans des références
à la littérature. Même si j'existe en tant que personnage, je suis tout aussi bien
une chose qui
pense
qu'une chose qui ressent. C'est encore ça,
que l'Antigone d'Anouilh répète jusqu'à la mort au Chœur qui n'y peut
rien. C'est qu'il y a dans tout cela de la passion et la passion fait souvent un fou du plus
habile homme, et rend souvent les plus sots habiles,
rappelle La Rochefoucauld. Je suis un personnage sot et habile. Je
suis passionné.
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