Diégèse | |||||||||
mardi 15 juillet 2014 | 2014 | ||||||||
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La Fortune des Rougon2 | |||||||||
La conversation
qu'elle avait eue avec le marquis acheva de lui
montrer
clairement la situation. Peu de jours après, elle put lire une
lettre
d'Eugène
dans laquellel'employé
au coup d'État semblait
également
compter sur une insurrection pour donner quelque importance à son père.
Eugène connaissait
son département. Tous ses
conseils avaient tendu à
faire mettre entre les mains des réactionnaires du salon jaune
le plus
d'influence possible, pour que les Rougon pussent tenir
la ville au
moment critique. Selon ses vœux, en novembre 1851, le salon jaune
était
maître de Plassans. Roudier y représentait
la bourgeoisie riche ; sa
conduite déciderait à coup sûr celle de toute la
ville neuve. Granoux était plus précieux encore ; il avait derrière lui le conseil municipal, dont il était le membre le plus influent, ce qui donne une idée des autres membres. Enfin, par le commandant Sicardot, que le marquis était parvenu à faire nommer chef de la garde nationale, le salon jaune disposait de la force armée. Les Rougon, ces pauvres hères mal famés, avaient donc réussi à grouper autour d'eux les outils de leur fortune. Chacun, par lâcheté ou par bêtise, devait leur obéir et travailler aveuglément à leur élévation. Ils n'avaient qu'à redouter les autres influences qui pouvaient agir dans le sens de la leur, et enlever, en partie, à leurs efforts le mérite de la victoire. C'était là leur grande crainte, car ils entendaient jouer à eux seuls le rôle de sauveurs. |
Émile Zola 1870
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Car, à la vérité, ce à quoi les Rougon s'employaient n'étaient pas si difficile que d'autres ne pussent y parvenir. Ils étaient donc en droit de se demander si d'autres pouvaient le jour venu revendiquer la même victoire. On a vu ainsi des comploteurs se faire dépasser au poteau par d'autres comploteurs de la dernière heure volant au secours d'une victoire qu'ils savaient désormais certaine. La figure est même assez classique et aussi vieille que les complots eux-mêmes. Félicité savait bien que les derniers jours seraient les jours critiques, comme il en est de certains plats qui demandent beaucoup de préparation et qu'un four trop chaud ou bien trop froid réduit à néant. L'atout des Rougon et de leur salon jaune était bien sûr leur fils Eugène. Personne ne pouvait croire qu'il se dépensait ainsi pour remettre à ses parents le coût de ses études. Il prenait même des risques à dévoiler par lettre des secrets qui pouvaient le conduire encore, et beaucoup avec lui, en prison sinon devant le peloton d'exécution. Ouvertes à temps, les lettres du fils Rougon auraient pu faire échouer l'aventure de Bonaparte. Les raisons de ses attentions étaient toutes différentes. Il avait compris que l'on ne fait pas durablement de politique à Paris sans posséder une place fortifiée dans une province. C'est encore un trait hérité de la monarchie qui voulait que les princes disgraciés se retirent sur leurs terres. Eugène Rougon voulait ses terres. Les parents Rougon devaient les lui fournir. |
Daniel Diégèse 2014
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15 juillet |
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