Diégèse | |||||||||
mercredi 8 octobre 2014 | 2014 | ||||||||
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La Fortune des Rougon2 | |||||||||
Dès le matin,
l'homme au sabre, qui avait négligé de prendre les plus
simples précautions, passa une revue. Les contingents étaient alignés,
tournant le dos à la plaine, avec le tohu-bohu étrange des costumes,
vestes brunes, paletots foncés, blouses bleues, serrées par des
ceintures rouges ;
les armes, bizarrement mêlées, luisaient au soleil
clair, les faux aiguisées de frais, les larges pelles de
terrassier,
les canons brunis des fusils de chasse : lorsque, au moment où
le
général improvisé passait à cheval devant la petite armée, une
sentinelle, qu'on avait oubliée dans un champ d'oliviers, accourut en
gesticulant, en criant : « Les soldats ! les soldats ! » Ce fut une émotion inexprimable. On crut d'abord à une fausse alerte. Les insurgés, oubliant toute discipline, se jetèrent en avant, coururent au bout de l'esplanade, pour voir les soldats. Les rangs furent rompus. Et quand la ligne sombre de la troupe apparut, correcte, avec le large éclair des baïonnettes, derrière le rideau grisâtre des oliviers, il y eut un mouvement de recul, une confusion qui fit passer un frisson de panique d'un bout à l'autre du plateau. |
Émile Zola 1870
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Les hommes n'étaient pas préparés à se battre contre les militaires et ceux qui avaient une connaissance en matière de batailles, ayant servi dans les armées napoléoniennes, n'avaient comme référence que ces assauts ordonnés où la troupe avançait, avec ses fusils, puis terminait sabre au clair, avec les quelques-uns qui n'étaient pas tombés sous la mitraille. Il y avait bien parmi les insurgés quelques braconniers qui connaissaient Sainte Roure, et qui en avaient expérimenté toutes les cachettes et tous les recoins. C'est cela, sans doute, qu'il eût fallu exploiter. Troupe contre troupe, rangs contre rangs, les colonnes disparates des insurgés n'avaient aucune chance de vaincre face à l'ordre et à l'entraînement des soldats. Mais, dispersés dans les rues, ces hommes solides et souples, eussent pu forger autant de pièges qu'il y a de recoins dans les rues de cette petite ville nichée dans ses escarpements. Avec une autre stratégie, qui n'eût rien rendu aux arts militaires tels qu'on les enseigne à Brienne, les insurgés eussent même pu mettre la troupe en déroute, dont les rangs serrés eussent été désormais inadaptés. |
Daniel Diégèse 2014
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8 octobre | |||||||||
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