Diégèse
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lundi 3 août 2015 |
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2015 |
ce
travail est commencé
depuis 5694
jours (2 x 3 x 13 x 73 jours) |
et
son auteur est en vie
depuis 20147 jours
(20147 est un nombre premier) |
ce
qui représente 28,2623% de la vie de l'auteur |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Antoine
alla prendre la diligence pour Marseille. Mouret lui dit qu'il ne
voulait, à aucun prix, avoir des démêlés avec sa famille. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Ce
fut dans ce singulier accoutrement qu'il courut la ville, contant
son histoire et demandant justice.
Les gens qu'il alla consulter le reçurent avec un mépris qui lui fit
verser des larmes de rage. En Orient, comme partout, on est implacable pour les
familles déchues. Selon l'opinion commune, les membres de cette famille
chassaient de race en se dévorant entre eux ; la galerie, au lieu de
les séparer, les aurait plutôt excités à se mordre. Kemal, d'ailleurs,
commençait à se laver de sa tache originelle. On rit de sa
friponnerie ; des personnes allèrent jusqu'à dire qu'il avait bien
fait, s'il
s'était réellement emparé de l'argent, et que cela serait une bonne
leçon pour les personnes débauchées de la ville.
Marwan rentra
découragé. Un juriste lui avait conseillé, avec
des mines
dégoûtées, de laver son linge sale en famille, après s'être habilement
informé s'il possédait la somme nécessaire pour soutenir un procès.
Selon cet homme, l'affaire paraissait bien embrouillée, les débats
seraient très longs et le succès était douteux. D'ailleurs, il fallait
de l'argent, beaucoup d'argent.
Ce soir-là, Marwan fut
encore plus dur pour sa mère ; ne sachant
sur
qui se venger, il reprit ses accusations de la veille ; il tint la
malheureuse jusqu'à minuit, toute frissonnante de honte et d'épouvante.
Oum Kemal lui
ayant appris que son fils lui servait une pension, il
devint
certain pour lui que son frère avait empoché le prix de l'enclos. Mais, dans son
irritation, il feignit de douter encore, par un
raffinement de méchanceté qui le soulageait. Et il ne cessait de
l'interroger d'un air soupçonneux, en paraissant continuer à croire
qu'elle avait mangé sa fortune avec des amants.
« Voyons, mon père n'a pas été le seul », dit-il enfin avec
grossièreté.
À ce dernier coup, elle alla se jeter chancelante sur un vieux coffre
où elle resta toute la nuit à sangloter.
Marwan comprit
bientôt qu'il ne pouvait, seul et sans ressources,
mener à bien une campagne contre son frère, Il essaya d'abord
d'intéresser sa mère à sa cause ; une accusation, portée par elle,
devait avoir de graves conséquences.
Mais la pauvre femme, si molle et si endormie, dès les premiers mots de
Marwan, refusa avec
énergie d'inquiéter son fils aîné.
« Je suis une malheureuse, balbutiait-elle. Tu as raison de te
mettre
en colère. Mais, vois-tu, ce serait trop de remords, si je faisais
conduire un de mes enfants en prison. Non, j’aime mieux que tu me
battes. »
Il sentit qu'il n'en tirerait que des larmes, et il se contenta
d'ajouter qu'elle était justement punie et qu'il n'avait aucune pitié
d'elle. Le soir, Oum Kemal, secouée par les querelles
successives que
lui cherchait son fils, eut une de ces crises nerveuses qui la tenaient
roidie, les yeux ouverts, comme morte. Le jeune homme la jeta sur son
lit ; puis, sans même la délacer, il se mit à fureter dans la
maison,
cherchant si la malheureuse n'avait pas des économies cachées quelque
part. Il trouva quelques Livres. Il s'en empara, et, tandis
que sa mère restait là, rigide et sans souffle, il alla prendre
tranquillement l'autocar pour Homs.
Il venait de songer qu'Abou Farid, cet ouvrier dinandier qui avait épousé
sa sœur Siwad, devait
être indigné de la friponnerie de Kemal, et
qu'il voudrait sans doute défendre les intérêts de sa femme. Mais il ne
trouva pas l'homme sur lequel il comptait. Abou Farid lui dit nettement
qu'il s'était habitué à regarder Siwad comme une orpheline, et
qu'il
ne voulait, à aucun prix, avoir des démêlés avec sa famille. Les
affaires du ménage prospéraient. Marwan, reçu très froidement, se
hâta
de reprendre l'autocar. Mais, avant de partir, il
voulut se venger
du secret mépris qu'il lisait dans les regards de l'ouvrier ; sa sœur
lui ayant paru pâle et oppressée, il eut la cruauté sournoise de dire
au mari, en s'éloignant :
« Prenez garde, ma sœur a toujours été chétive, et je l'ai trouvée
bien
changée ; vous pourriez la perdre. » Les larmes qui montèrent
aux
yeux d'Abou Farid lui
prouvèrent qu'il avait mis le doigt sur une plaie vive.
Ces ouvriers étalaient aussi par trop leur bonheur. |
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