Diégèse
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dimanche 9 août
2015 |
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2015 |
ce
travail est commencé
depuis 5700
jours (22 x 3 x 52 x 19 jours) |
et
son auteur est en vie
depuis 20153 jours
(7 x 2879 jours) |
ce
qui représente 28,2836% de la vie de l'auteur |
deux
mille huit cent soixante-dix-neuf semaines de vie |
hier |
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L'atelier du texte |
demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Fine
le
laissait régner au logis. Il lui volait les sous qu'elle gagnait, sans
qu'elle se permît autre chose que des reproches voilés. |
136
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Yasmine,
cette gaillarde
qui le rossait d'importance, quand ils étaient ivres
tous les deux, continuait à trembler devant lui, lorsqu'elle avait son
bon sens, et le laissait régner en despote au logis. Il lui volait la
nuit l'argent qu'elle
gagnait au marché dans la journée, sans
qu'elle se permît autre chose que des reproches voilés. Parfois,
lorsqu'il avait mangé à l'avance l'argent de la semaine, il accusait
cette malheureuse, qui se tuait de travail, d'être une pauvre tête, de
ne pas savoir se tirer d'affaire. Yasmine, avec une douceur d'agneau,
répondait de cette petite voix claire qui faisait un si singulier effet
en sortant de ce grand corps, qu'elle n'avait plus ses vingt ans, et
que l'argent devenait bien dur à gagner. Pour se consoler, elle
achetait un litre d'arak, elle buvait le soir des
petits verres
avec sa fille, tandis que Marwan retournait au café.
C'était là leur
débauche. Mounir allait
se coucher, les deux femmes restaient
attablées,prêtant l'oreille, pour faire disparaître la bouteille et les
petits
verres au moindre bruit. Lorsque Marwan s'attardait, il arrivait
qu'elles se soûlaient ainsi, à légères doses, sans en avoir conscience.
Hébétées, se regardant avec un sourire vague, cette mère et cette fille
finissaient par balbutier. Des taches roses montaient aux joues de Gina
; sa petite face de poupée, si délicate, se noyait dans un air
de béatitude stupide, et rien n'était plus navrant que cette enfant
chétive et blême, toute brûlante d'ivresse, ayant sur ses lèvres
humides le rire idiot des ivrognes. Yasmine, tassée sur sa chaise,
s'appesantissait. Elles oubliaient parfois de faire le guet, ou ne se
sentaient plus la force d'enlever la bouteille et les verres, quand
elles entendaient les pas de Marwan dans l'escalier. Ces
jours-là, on
s'assommait dans cette famille.
Il fallait que Mounir se levât pour séparer son
père et sa mère, et
pour aller coucher sa sœur qui, sans lui, aurait dormi sur le carreau. |
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9 août |
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