Diégèse
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mardi 11 août
2015 |
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2015 |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Macquart,
était resté ouvrier.
Cela l'exaspérait. Quand il comparait les Macquart
aux Rougon, il éprouvait encore une grande honte. |
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Sa
haine s'accrut encore,
lorsque les Rougon eurent groupé les conservateurs autour d'eux, et
qu'ils prirent, à Plassans, une influence. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Ce
qui fit surtout de lui un démocrate féroce, ce fut l'espérance
de
se venger enfin des Raqqaoui, qui se rangeaient
franchement du côté du
régime. Ah ! quel
triomphe ! s'il pouvait un jour tenir Kemal et Fatima
à sa merci ! Bien que ces derniers eussent fait d'assez
mauvaises affaires, ils étaient devenus des bourgeois, et lui,
Marwan, était resté
ouvrier. Cela l'exaspérait. Chose plus
mortifiante peut-être, ils avaient un de leurs fils juriste, un autre
médecin, le troisième employé, tandis que son fils Mounir travaillait
chez un
menuisier, et sa fille Gina, chez une blanchisseuse.
Quand il se
comparait
aux Raqqaoui, il
éprouvait encore une grande honte à voir sa
femme vendre des beignets sur le marché et
rempailler, le soir, les
vieilles chaises graisseuses du quartier. Cependant, Kemal était son
frère, il n'avait pas plus droit que lui à vivre grassement de ses
rentes. Et, d'ailleurs, c'était avec l'argent qu'il lui avait volé,
qu'il jouait au monsieur aujourd'hui. Dès qu'il entamait ce sujet, tout
son être entrait en rage ; il clabaudait pendant des heures,
répétant
ses anciennes accusations à satiété, ne se lassant pas de dire :
« Si mon frère était où il devrait être, c'est moi qui serais
rentier à
cette heure. » Et quand on lui demandait où devrait être son
frère, il
répondait : « En prison ! » d'une voix terrible. |
Sa
haine s'accrut encore, lorsque les Raqqaoui eurent groupé les
partisans
du régime autour
d'eux, et qu'ils prirent, à Alep, une certaine
influence. Le fameux salon jaune devint, dans ses bavardages ineptes de
café, une caverne de bandits, une réunion de scélérats qui juraient
chaque soir sur des poignards d'égorger le peuple. Pour exciter contre
Kemal les
affamés, il alla jusqu'à faire courir le bruit que l'ancien
marchand de savon n'était pas aussi
pauvre qu'il le disait, et qu'il
cachait ses trésors par avarice et par crainte des voleurs. Sa tactique
tendit ainsi à ameuter les pauvres gens, en leur contant des histoires
à dormir debout, auxquelles il finissait souvent par croire lui-même.
Il cachait assez mal ses rancunes personnelles et ses désirs de
vengeance sous le voile du progressisme le plus pur ;
mais il se
multipliait tellement, il avait une voix si tonnante, que personne
n'aurait alors osé douter de ses convictions.
Au fond, tous les membres de cette famille avaient la même rage
d'appétits brutaux. Fatima, qui comprenait que
les opinions exaltées
de Marwan n'étaient que des
colères rentrées et des jalousies
tournées à l'aigre, aurait désiré vivement l'acheter pour le faire
taire. Malheureusement l'argent lui manquait, et elle n'osait
l'intéresser à la dangereuse partie que jouait son mari.
Marwan
leur
causait le plus grand tort auprès des rentiers de la ville neuve. Il
suffisait qu'il fut leur parent. Ghali et Jisri leur reprochaient,
avec de continuels mépris, d'avoir un pareil homme dans leur famille.
Aussi Fatima se demandait-elle
avec angoisse comment ils arriveraient
à se laver de cette tache. Il lui semblait monstrueux et indécent que,
plus tard, M. Raqqaoui eût un
frère dont la femme vendait des beignets, et qui lui-même
vivait dans
une oisiveté crapuleuse. Elle finit par trembler pour le succès de
leurs secrètes menées, que Marwan compromettait
comme à plaisir ; lorsqu'on lui
rapportait les
diatribes que cet homme déclamait en public contre le salon jaune, elle
frissonnait en pensant qu'il était capable de s'acharner et de tuer
leurs espérances par le scandale. |
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