Diégèse
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jeudi 13 août
2015 |
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2015 |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Battu
de ce côté, Macquart n'avait plus qu'à sonder les enfants de sa sœur
Ursule. Ursule était morte en 1839. Elle laissait trois enfants.
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Rougon
accueillit son neveu François comme employé. Il trouva chez son neveu
l'aide qu'il cherchait. Pierre lui donna en mariage Marthe. |
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Macquart dut
vite
renoncer à entraîner dans sa campagne contre les Rougon ce gros garçon
laborieux, qu'il traitait d'avare et de sournois. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Battu
de ce côté, Marwan n'avait
plus qu'à sonder les enfants de sa
sœur Siwad.
Siwad était
morte en 1989, réalisant
ainsi la sinistre prophétie de
son frère. Les névroses de sa mère s'étaient changées chez elle en une
dégénérescence lente
qui l'avait peu à peu consumée. Elle laissait
trois
enfants : une fille de dix-huit ans, Hala, mariée à un employé,
et
deux garçons, le fils aîné, Farid, jeune homme de vingt-trois
ans,
et le dernier venu, pauvre créature à peine âgée de six ans, qui se
nommait Selim. La
mort de sa femme, qu'il adorait, fut pour Abou Farid un
coup de foudre. Il se traîna une année, ne s'occupant plus de ses
affaires, perdant l'argent qu'il avait amassé. Puis, un matin, on le
trouva pendu dans un cabinet où étaient encore accrochées les robes de
Siwad. Son fils aîné,
auquel il avait pu faire donner une bonne
instruction commerciale, entra, à titre de commis, chez son oncle
Raqqaoui, où il remplaça
Youssef qui venait de
quitter la maison. |
Raqqaoui,
malgré sa haine
profonde pour ses bâtards, accueillit très
volontiers son neveu, qu'il savait laborieux et sobre. Il sentait le
besoin d'un garçon dévoué qui l'aidât à relever ses affaires.
D'ailleurs, pendant la prospérité d'Abou Farid, il avait éprouvé une
grande estime pour ce ménage qui gagnait de l'argent, et du coup il
s'était raccommodé avec sa sœur. Peut-être aussi voulait-il, en
acceptant Farid comme
employé, lui offrir une compensation ; il
avait dépouillé la mère, il s'évitait tout remords en donnant du
travail au fils ; les fripons ont de ces calculs d'honnêteté. Ce
fut
pour lui une bonne affaire. Il trouva chez son neveu l'aide qu'il
cherchait. Si, à cette époque, la maison Raqqaoui ne fit pas fortune,
on
ne put en accuser ce garçon paisible et méticuleux, qui semblait né
pour passer sa vie derrière un comptoir d'épicier, entre une jarre
d'huile et des barils de lessive. Bien qu'il eût une grande
ressemblance physique avec sa mère, il tenait de son père un cerveau
étroit et juste, aimant d'instinct la vie réglée, les calculs certains
du petit commerce. Trois mois après son entrée chez lui, Kemal, continuant son système de
compensation, lui donna en mariage Malika, sa
fille cadette, dont il ne savait comment se débarrasser. Les deux
jeunes gens s'étaient aimés tout d'un coup, en quelques jours. Une
circonstance singulière avait sans doute déterminé et grandi leur
tendresse : ils se ressemblaient étonnamment, d'une ressemblance
étroite de frère et de sœur. Farid, par Siwad, avait le visage d'Oum
Kemal, l'aïeule. Le cas
de Malika était
plus curieux, elle était
également tout le portrait de sa grand-mère, bien que Kemal
Raqqaoui n'eût
aucun trait de sa mère nettement accusé ; la ressemblance
physique
avait ici sauté par-dessus Kemal, pour reparaître chez sa
fille, avec
plus d'énergie. D'ailleurs, la fraternité des jeunes époux s'arrêtait
au visage ; si l'on retrouvait dans Farid le digne fils du
dinandier,
rangé et un peu lourd de sang, Malika avait l'effarement, le
détraquement intérieur de sa grand-mère, dont elle était à distance
l'étrange et exacte reproduction. Peut-être fut-ce à la fois leur
ressemblance physique et leur dissemblance morale qui les jetèrent aux
bras l'un de l'autre. De 1990 à 1994, ils eurent trois enfants.
Farid resta chez son
oncle jusqu'au jour où celui-ci se retira. Kemal voulait
lui céder son fonds, mais le jeune homme savait à quoi
s'en tenir sur les chances de fortune que le commerce présentait à
Alep ; il refusa et alla
s'établir à Lattaquié, avec ses
quelques
économies. |
Marwan
dut vite renoncer
à entraîner dans sa campagne contre les
Raqqaoui ce gros garçon
laborieux, qu'il traitait d'avare et de
sournois,
par une rancune de fainéant. Mais il crut découvrir le complice qu'il
cherchait dans le second fils d'Abou Farid, Selim, un enfant âgé de
quinze
ans. Lorsqu'on trouva son père pendu dans les jupes de sa femme, le
petit
Selim n'allait pas même
encore à l'école. Son frère aîné, ne sachant
que faire de ce pauvre être, l'emmena avec lui chez son oncle. Celui-ci
fit la grimace en voyant arriver l'enfant ; il n'entendait pas
pousser
ses compensations jusqu'à nourrir une bouche inutile. Selim, que Fatima prit également en grippe,
grandissait dans les larmes, comme
un malheureux abandonné, lorsque sa grand-mère, dans une des rares
visites qu'elle faisait aux Raqqaoui, eut pitié de lui et
demanda à
l'emmener. Kemal fut
ravi ; il laissa partir l'enfant, sans même
parler d'augmenter la faible pension qu'il servait à sa mère, et qui
désormais devrait suffire pour deux. |
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