Diégèse
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jeudi 20 août
2015 |
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2015 |
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travail est commencé
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et
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Silvère
rêvait son rêve
de liberté idéale. Il bâtissait des épopées, dont les
défenseurs de la liberté sortaient vainqueurs, et acclamés. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Alors,
l'oncle et le neveu se lançaient dans la haute politique. Yasmine
et Gina, en les voyant
aux prises, allaient se coucher doucement,
sans qu'ils s'en aperçussent. Jusqu'à minuit, les deux hommes restaient
ainsi à commenter les nouvelles de Damas, à parler de la lutte
prochaine et inévitable. Marwan déblatérait amèrement
contre les
hommes de son parti ; Selim rêvait tout haut, et pour
lui seul, son
rêve de liberté idéale. Étranges entretiens, pendant lesquels l'oncle
se versait un nombre incalculable de petits verres, et dont le neveu
sortait gris d'enthousiasme. Marwan ne put cependant jamais
obtenir du
jeune homme un calcul perfide, un plan de guerre contre les
Raqqaoui ;
il eut beau le pousser, il n'entendit sortir de sa bouche que
des appels à la justice éternelle, qui tôt ou tard punirait les
méchants.
Le généreux enfant parlait bien avec fièvre de prendre les armes et de
massacrer les ennemis de la liberté ; mais, dès que ces ennemis
sortaient du rêve et se personnifiaient dans son oncle Kemal ou dans
toute autre personne de sa connaissance, il comptait sur le ciel pour
lui éviter l'horreur du sang versé. Il est à croire qu'il aurait même
cessé de fréquenter Marwan, dont les fureurs jalouses
lui causaient
une sorte de malaise, s'il n'avait goûté la joie de parler librement
chez lui de sa chère démocratie. Toutefois, son oncle eut
sur sa
destinée une influence décisive ; il irrita ses nerfs par ses
continuelles diatribes ; il acheva de lui faire souhaiter âprement la
lutte armée, la conquête violente du bonheur universel.
Comme Selim
atteignait sa seizième année, Marwan le fit entrer dans
une
organisation secrète qui
couvrait tout le nord du pays. Dès ce moment, le jeune
homme couva des
yeux le fusil de son grand-père, qu'Oum Kemal avait rangé sur le
dessus
de l'armoire. Une nuit,
pendant que sa grand-mère dormait, il le
nettoya, le remit en état. Puis il le replaça dans sa cachette
et
attendit. Et il se berçait dans ses rêveries d'illuminé, il bâtissait
des épopées gigantesques, voyant en plein idéal des luttes homériques,
des sortes de tournois chevaleresques, dont les défenseurs de la
liberté sortaient vainqueurs, et acclamés par le monde entier. |
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20 août |
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