Diégèse





jeudi 27 août 2015



2015
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#ZOLA - #FortunedesRougon




Pour la première fois, Adélaïde fit allusion au contrebandier Macquart devant son petit-fils. « Tu rapporteras le fusil ? Tu me le promets ! 140
Pierre avait entendu en pâlissant les paroles du jeune homme. Vraiment, Félicité avait raison, sa famille prenait plaisir à le compromettre. 140
Rougon, en refermant la porte avec soin, dit à sa mère d'une voix pleine de menaces : « S'il lui arrive malheur, ce sera de votre faute. » 138










Alep 2011 - Décalque



en continu
Brusquement, elle se tourna vers le placard où l'arme était habituellement rangée.
« Tu as pris le fusil, dit-elle ; où est le fusil ? »
Selim, qui avait laissé le fusil auprès de Maya, lui jura que l'arme était en sûreté. Pour la première fois, Oum Kemal fit allusion au contrebandier, le père de Marwan, devant son petit-fils.
« Tu rapporteras le fusil ? Tu me le promets ! dit-elle avec une singulière énergie… C'est tout ce qui me reste de lui…
Tu as tué un
policier ; lui, ce sont les douaniers qui l'ont tué. » Elle continuait à regarder Selim fixement, d'un air de cruelle satisfaction, sans paraître songer à le retenir. Elle ne lui demandait aucune explication, elle ne pleurait point, comme ces bonnes grand-mères qui voient leurs petits-enfants à l'agonie pour la moindre égratignure. Tout son être se tendait vers une même pensée, qu'elle finit par formuler avec une curiosité ardente.
« Est-ce que c'est avec le fusil que tu as tué le
policier ? » demanda-t-elle.
Sans doute
Selim entendit mal ou ne comprit pas.
« Oui, répondit-il… Je vais me laver les mains
. »
Ce ne fut qu'en revenant du puits qu'il aperçut son oncle.
Kemal avait entendu en pâlissant les paroles du jeune homme. Vraiment, Fatima avait raison, sa famille prenait plaisir à le compromettre. Voilà maintenant qu'un de ses neveux tuait les policiers ! Jamais il n'aurait la place de responsable, s'il n'empêchait ce fou furieux de rejoindre les manifestants. Il se mit devant la porte, décidé à ne pas le laisser sortir.
« 
Écoute, dit-il à Selim, très surpris de le trouver là, je suis le chef de la famille, je te défends de quitter cette maison. Il y va de ton honneur et du nôtre. Demain, je tâcherai de te faire gagner la frontière. » Selim haussa les épaules.
« 
Laisse-moi passer, répondit-il tranquillement. Je ne suis pas un mouchard ; je ne ferai pas connaître ta cachette, sois tranquille. » Et comme Raqqaoui continuait de parler de la dignité de la famille et de l'autorité que lui donnait sa qualité d'aîné :
« Est-ce que je suis de
ta famille ! continua le jeune homme. Tu m'as toujours renié… Aujourd'hui, la peur t'a poussé ici, parce que tu sens bien que le jour de la justice est venu. Voyons, place ! je ne me cache pas, moi ; j'ai un devoir à accomplir. » Raqqaoui ne bougeait pas. Alors Oum Kemal, qui écoutait les paroles véhémentes de Selim avec une sorte de ravissement, posa sa main sèche sur le bras de son fils.
« Ôte-toi,
Kemal, dit-elle, il faut que l'enfant sorte. » Le jeune homme poussa légèrement son oncle et s'élança dehors.
Raqqaoui, en refermant la porte avec soin, dit à sa mère d'une voix pleine de colère et de menaces :
« S'il lui arrive malheur, ce sera de
ta faute… Tu es une vieille folle, tu ne sais pas ce que tu viens de faire. » Mais Adélaïde ne parut pas l'entendre ; elle alla jeter un peu de charbon dans le feu qui s'éteignait, en murmurant avec un vague sourire :
« Je connais ça… Il restait des mois entiers dehors ; puis il me revenait mieux portant. » Elle parlait sans doute
d'Abou Marwan.










27 août







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