Diégèse
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jeudi 23 avril
2015 |
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2015 |
ce
travail est commencé
depuis 5592 jours (23 x 3 x 233 jours) |
et
son auteur est en vie
depuis 20045 jours (5 x 19 x 211 jours) |
ce
qui représente 27,8972%
de la vie de l'auteur |
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hier |
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L'atelier du texte |
demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Restait
Adélaïde. On apprit que Macquart venait d'être tué à la frontière. Elle
hérita de la masure et elle se retira dans la petite maison. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Restait Oum Kemal. Pour rien au monde,
Kemal ne voulait
continuer à demeurer avec elle. Elle le compromettait.
C'était
par elle qu'il aurait désiré commencer. Mais il se trouvait pris entre
deux
alternatives fort embarrassantes : la garder, et alors recevoir
les
éclaboussures de sa honte, s'attacher au pied un boulet qui arrêterait
l'élan
de son ambition ; la chasser, et à coup sûr se faire montrer au
doigt
comme un mauvais fils, ce qui aurait dérangé ses calculs de bonhomie.
Sentant
qu'il allait avoir besoin de tout le monde, il souhaitait que son nom
rentrât
en grâce auprès de tout Alep. Un seul moyen était à
prendre,
celui
d'amener sa mère à
s'en aller d'elle-même. Kemal ne négligeait rien
pour
obtenir ce résultat. Il se croyait parfaitement excusé de ses duretés
par
l'inconduite de sa mère. Il la punissait comme on punit un enfant. Les
rôles
étaient renversés. Sous cette férule toujours levée, la pauvre femme se
courbait. Elle était à peine âgée de quarante-deux ans, et elle avait
des
balbutiements d'épouvante, des airs vagues et humbles de vieille femme
tombée
en enfance. Son fils continuait à la tuer de ses regards sévères,
espérant
qu'elle s'enfuirait, le jour où elle serait à bout de courage. La
malheureuse
souffrait horriblement de honte, de désirs contenus, de lâchetés
acceptées,
recevant passivement les coups et retournant quand même à Abou
Marwan, prête à
mourir sur la place plutôt que de céder. Il y avait des nuits où elle
se serait
levée pour courir se jeter sous un camion, si sa chair faible de
femme
nerveuse n'avait eu une
peur atroce de la mort. Plusieurs fois, elle rêva de fuir, d'aller
retrouver
son amant à la frontière turque. Ce qui la retenait au
logis, dans les
silences
méprisants et les secrètes brutalités de son fils, c'était de ne savoir
où se
réfugier. Kemal sentait
que depuis longtemps elle l'aurait quitté, si
elle
avait eu un asile. Il attendait l'occasion de lui louer quelque part un
petit
logement, lorsqu'un accident, sur lequel il n'osait compter, brusqua la
réalisation
de ses désirs. On apprit, dans Hamdaniye, qu'Abou Marwan venait d'être
tué à la
frontière par le coup de feu d'un douanier, au moment où il entrait en
Syrie toute une
cargaison de montres de Genève. L'histoire était vraie. On ne
ramena
pas même le corps du contrebandier, qui fut enterré dans le cimetière
d'un
petit village arménien. La douleur d'Oum
Kemal fut stupide. Son
fils, qui
l'observa curieusement, ne lui vit pas verser une larme. Abou
Marwan l'avait faite
sa légataire. Elle hérita de la petite maison derrière le tombeau
du saint et de
la
carabine du défunt, qu'un contrebandier, échappé aux balles des
douaniers, lui
rapporta loyalement. Dès le lendemain, elle se retira dans la petite
maison ; elle pendit la carabine au-dessus de la cheminée, et
vécut là,
étrangère au monde, solitaire, muette. |
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23 avril
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