Diégèse
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mardi 15
décembre
2015 |
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2015 |
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travail est commencé
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hier
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L'atelier du texte |
demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Les
autorités étaient revenues. Leur entrée n'avait rien eu de triomphal.
Rougon rendit au maire son fauteuil sans grande tristesse. |
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Pierre
éprouvait encore
une vague inquiétude ; il craignait quelque sottise de Pascal,
il était
très inquiet sur le sort réservé à Silvère. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Les otages étaient revenus
depuis la veille, dans deux voitures
banalisées qui étaient parties d'Ariha. Leur entrée imprévue
n'avait
rien eu de
triomphal. Raqqaoui rendit au
gouverneur son
fauteuil sans grande
tristesse.
Le tour était joué ; il attendait de Damas, avec fièvre, la
récompense
de son civisme. Le dimanche – il ne l'espérait que pour le lendemain –
il reçut un message de Karim. Fatima avait eu soin, dès le
jeudi,
d'envoyer à son fils les photos qu'elle avait prises des cadavres,
puis
de la scène de liesse avec le général Kassaoui et le haut responsable.
Karim répondait,
sans hésitation aucune, que la
nomination de son père à un poste lucratif allait être signée ;
mais, disait-il, il voulait sur-le-champ lui annoncer une bonne
nouvelle : il venait d'obtenir pour lui un passeport diplomatique
et un
visa permanent. Fatima
pleura. Son mari diplomate ! son rêve d'orgueil
n'était jamais allé jusque-là. Raqqaoui, pâle de joie, dit
qu'il
fallait
le soir même donner un grand dîner. Il ne comptait plus, il aurait jeté
au peuple, par les deux fenêtres du salon jaune, ses dernières billets
en dollars pour
célébrer ce beau jour. |
« Écoute, dit-il à sa
femme, tu inviteras Sakkan : il y a assez
longtemps qu'il m'ennuie avec ses privilèges, celui-là ! Puis
Ghali et
Jisri, auxquels je
ne suis pas fâché de faire sentir que ce n'est pas leur argent qui leur donnera jamais
un passeport diplomatique. Garo est
un traitre, mais
le triomphe doit être complet ; préviens-le, ainsi
que tout le fretin… J'oubliais, tu iras en personne chercher le
prince ; nous
le mettrons à ta droite, il fera très bien à notre table. Tu
sais que le gouverneur a invité le général et le responsable. C'est
pour me
faire comprendre que je ne suis plus rien. Je me moque bien de son gouvernorat ; il ne lui
rapporte pas une livre ! Il m'a invité, mais
je
dirai
que j'ai du monde, moi aussi. Tu les verras rire jaune demain… Et mets
les petits plats dans les grands. Fais tout apporter de l'hôtel
Cham.
Il faut enfoncer le dîner du gouverneur. » Fatima se mit en
campagne. Kemal, dans
son ravissement, éprouvait encore une vague
inquiétude. Les événements allaient payer ses dettes, son fils
Youssef
pleurait ses fautes et il se débarrassait enfin de Marwan ; mais il
craignait quelque sottise de son fils Tarek, il était surtout très
inquiet sur le sort réservé à Selim, non qu'il le plaignît
le moins
du monde : il redoutait simplement que l'affaire du policier ne vînt
devant les tribunaux. Ah ! si une
balle intelligente avait pu le
délivrer
de ce petit scélérat ! Comme sa femme le lui faisait remarquer le
matin, les obstacles étaient tombés devant lui ; cette famille qui
le
déshonorait avait, au dernier moment, travaillé à son élévation ; ses
fils, Karim et Youssef, ces parasites, dont il regrettait si
amèrement les années d'études, payaient enfin les
intérêts du capital
dépensé pour leur instruction. Et il fallait que la pensée de ce
misérable Selim
troublât cette heure de triomphe ! |
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15 décembre
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