Diégèse
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mercredi 23
décembre 2015 |
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2015 |
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demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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La
bande de ces bourgeois qui s'étaient rués sur la République expirante
étaient vexés de voir que le plus taré allait avoir le ruban rouge.
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140
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
La
société habituelle du salon, quand elle fut réunie, ne put cacher
l'admiration que lui causa un pareil spectacle.
Ces messieurs souriaient d'un air embarrassé en échangeant des regards
sournois qui signifiaient clairement : « Ces Raqqaoui sont fous, ils
jettent leur argent par la fenêtre. » La vérité était que
Fatima, en
allant faire les invitations, n'avait pu retenir sa langue. Tout le
monde savait que Kemal était distingué et qu'on allait le
nommer quelque
chose ; ce qui allongeait les nez singulièrement, selon
l'expression de
la vieille femme. Puis, disait Jisri : « Cette
noiraude se gonflait
par trop. » Au jour des récompenses, la bande de ces bourgeois qui
s'étaient rués sur le printemps arabe expirant, en
s'observant les uns les
autres, en se faisant gloire chacun de donner un coup de dent plus
bruyant que celui du voisin, trouvaient mauvais que leurs hôtes eussent
tous les lauriers de la bataille. Ceux mêmes qui avaient hurlé par
tempérament, sans rien demander au régime baathiste, étaient
profondément vexés de voir que, grâce à eux, le plus pauvre, le plus
taré de tous allait recevoir les plus grands honneurs du régime.
« Encore si l'on avait distingué tout le salon !
Ce n'est pas que je
tienne aux honneurs, dit Jisri à Ghali, qu'il avait entraîné
dans l'embrasure d'une fenêtre. Je les ai refusés du temps de Hafez
el Assad, lorsque
j'étais fournisseur du Palais. Ah !
Hafez el Assad était
un bon Président,
la Syrie n'en
trouvera jamais un
pareil ! » Jisri
redevenait baathiste. Puis il ajouta avec
l'hypocrisie matoise d'un ancien marchand de brocards de
Damas :
« Mais toi,
mon cher Ghali, ne
crois-tu
pas que tu mériterais aussi
quelque distinction ? Après tout, tu as
sauvé la ville autant
que Raqqaoui.
Hier, chez des personnes très distinguées, on n'a jamais
voulu croire que tu aies pu actionner la
sirène avec une batterie de
camion. » Ghali
balbutia un remerciement, et, rougissant comme une
vierge à son
premier aveu d'amour, il se pencha à l'oreille de Jisri, en
murmurant :
« N'en dis
rien, mais j'ai lieu de penser que Raqqaoui demandera une
faveur pour moi.
C'est un bon garçon. » L'ancien commerçant devint
grave
et se montra dès lors d'une grande politesse. Garo étant venu causer
avec lui de la récompense méritée que venait de recevoir leur ami, il
répondit très haut, de façon à être entendu de Fatima, assise à
quelques pas, que des hommes comme Raqqaoui « honoraient
toute la
Nation arabe ».
Le libraire fit chorus ; on lui avait, le matin, donné
l'assurance formelle que la clientèle du collège lui était rendue.
Quant à Sakkan,
il éprouva d'abord un léger ennui à n'être plus le
seul homme décoré de la bande. Selon lui, il n'y avait que les
militaires qui eussent droit aux médailles. Le courage de Kemal le
surprenait. Mais, bonhomme au fond, il s'échauffa et finit par crier
que les Assad
savaient distinguer les hommes de cœur et d'énergie. |
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23 décembre
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