La
route de Damas, aux
deux côtés de laquelle se trouve bâti
le faubourg de Hamdaniyé, en 2011, était une
autoroute trop fréquentée
pour se promener à pied. Il fallait emprunter le réseau secondaire. Là,
d'un seul côté de la route, il y avait des pins lépreux qui, le jour,
ne donnaient qu'une mauvaise ombre, mais qui, la nuit, suffisaient à
dissimuler les visages. Lorsque Selim et Maya
se trouvèrent sous les
arbres, dont la lune dessinait sur le sol les branches malingres, ils
rencontrèrent, à deux ou
trois
reprises, des masses noires qui se mouvaient silencieusement.
C'étaient,
comme eux, des couples d'amoureux, hermétiquement clos chacun dans une
abaya,
promenant au fond de l'ombre leur tendresse discrète. |