Diégèse
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vendredi 31
juillet 2015 |
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2015 |
ce
travail est commencé
depuis 5691 jours (3 x 7 x 271 jours)
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et
son auteur est en vie
depuis 20144 jours (24 x 1259 jours) |
ce
qui représente 28,2516% de la vie de l'auteur |
huit
cent treize semaines d'écriture |
hier
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L'atelier du texte |
demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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–
Non, certes, madame n'a pas tort », cria Granoux. Le commandant
dit : « Tort ou raison, peu importe. Je devrais déjà être à la mairie. »
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
« Il
faudrait délibérer avant de prendre une décision, dit-il au
colonel. Ma femme
n'a peut-être pas tort, en nous accusant d'oublier
les véritables intérêts de nos familles.
– Non, certes, madame n'a pas tort », s'écria Jisri, qui
avait écouté
les cris terrifiés de Fatima avec le ravissement
d'un poltron.
Le colonel noua son keffieh sur sa tête, d'un geste
énergique, et
dit, d'une voix nette :
« Tort ou raison, peu importe. Je suis colonel d'active, je devrais déjà être à
la caserne. Avouez
que vous avez peur
et que vous me laissez seul… Alors, bonsoir. » Il tournait le
bouton de
la porte, lorsque Raqqaoui le retint vivement.
« Écoutez, Sakkal », dit-il.
Et il l'entraîna dans un coin, en voyant que Garo tendait ses larges
oreilles. Là, à voix basse, il lui expliqua qu'il était de bonne guerre
de laisser derrière les insurgés quelques hommes énergiques, qui
pourraient rétablir l'ordre dans la ville. Et comme le farouche colonel
s'entêtait à ne
pas vouloir déserter son poste, il s'offrit
pour se mettre à la tête du corps de réserve.
« Donnez-moi, lui dit-il, la clef du hangar où sont les armes et
les
munitions, et faites dire à une cinquantaine de nos hommes de ne pas
bouger jusqu'à ce que je les appelle. » Sakkal finit par
consentir à
ces mesures prudentes. Il lui confia la clef du hangar, comprenant
lui-même l'inutilité présente de la résistance, mais voulant quand même
payer de sa personne.
Pendant cet entretien, Giustiniani murmura quelques mots
d'un air fin à
l'oreille de Fatima. Il la complimentait
sans doute sur son coup de
théâtre. La vieille femme ne put réprimer un léger sourire. Et comme Sakkal donnait une poignée de
main à Raqqaoui
et se disposait à
sortir :
« Décidément, vous nous quittez ? lui demanda-t-elle en
reprenant son
air bouleversé.
– Jamais un vieux soldat du Golan, répondit-il, ne se
laissera
intimider par la canaille. » Il l'était déjà sur le palier,
lorsque Jisri se
précipita et lui cria :
« Si vous allez à la caserne, prévenez les
autorités de ce qui
se passe.
Moi,
je cours chez ma femme pour la rassurer. » Fatima s'était à son
tour
penchée à l'oreille de Giustiniani, en murmurant avec une
joie
discrète :
« Ma foi ! j'aime mieux que ce diable de colonel aille se
faire
arrêter. Il a trop de zèle. » Cependant, Raqqaoui avait ramené Jisri
dans le salon.
Ghali, qui,
de son coin, suivait silencieusement la scène, en
appuyant de signes énergiques les propositions de mesures prudentes,
vint les retrouver. Quand Giustiniani et Garo se furent également
levés :
« À présent, dit Kemal, que nous sommes seuls,
entre gens
paisibles,
je vous propose de nous cacher, afin d'éviter une arrestation certaine,
et d'être libres, lorsque nous redeviendrons les plus forts. » Jisri
faillit
l'embrasser ; Ghali et Garo respirèrent plus à
l'aise.
« J'aurai prochainement besoin de vous, messieurs, continua le
marchand
de savon avec
importance. C'est à nous qu'est réservé l'honneur de
rétablir l'ordre à Alep.
– Comptez sur nous », s'écria Garo avec un enthousiasme
qui
inquiéta Fatima. |
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