Diégèse





vendredi 15 mai 2015



2015
ce travail est commencé depuis 5614 jours (2 x 7 x 401 jours) et son auteur est en vie depuis 20067 jours (3 x 6689 jours)
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#ZOLA - #FortunedesRougon




Aristide aimait l'argent comme son frère aimait le pouvoir. À Paris, il mena une vie oisive. Son père, le retint. Aristide se laissa marier. 140










Alep 2011 - Décalque



en continu
La nature a souvent des besoins de symétrie. Petit, la mine chafouine, pareille à une pomme de canne curieusement taillée en tête de polichinelle, Youssef furetait, fouillait partout, peu scrupuleux, pressé de jouir. Il aimait l'argent comme son frère aîné aimait le pouvoir. Tandis que Karim rêvait de plier un peuple à sa volonté et s'enivrait de sa toute-puissance future, lui se voyait dix fois millionnaire, logé dans une demeure princière, mangeant et buvant bien, savourant la vie par tous les sens et tous les organes de son corps. Il voulait surtout une fortune rapide. Lorsqu'il bâtissait un palais à Miami, ce palais s'élevait magiquement dans son esprit ; il avait des tonneaux d'or du soir au lendemain ; cela plaisait à ses paresses, d'autant plus qu'il ne s'inquiétait jamais des moyens et que les plus prompts lui semblaient les meilleurs. La lignée des Raqqaoui, de ces paysans épais et avides, aux appétits de brute, avait mûri trop vite ; tous les besoins de jouissance matérielle s'épanouissaient chez Youssef, triplés par une éducation hâtive, plus insatiables et dangereux depuis qu'ils devenaient raisonnés. Malgré ses délicates intuitions de femme, Fatima préférait ce garçon ; elle ne sentait pas combien Karim lui appartenait davantage ; elle excusait les sottises et les paresses de son fils cadet, sous prétexte qu'il serait l'homme supérieur de la famille, et qu'un homme supérieur a le droit de mener une vie débraillée, jusqu'au jour où la puissance de ses facultés se révèle. Youssef mit rudement son indulgence à l'épreuve. À Damas, il mena une vie sale et oisive ; il fut un de ces étudiants qui prennent leurs inscriptions dans les estaminets du Qassioun. D'ailleurs, il n'y resta que deux années ; son père, effrayé, voyant qu'il n'avait pas encore passé un seul examen, le retint à Alep et parla de lui chercher une femme, espérant que les soucis du ménage en feraient un homme rangé. Youssef se laissa marier. À cette époque, il ne voyait pas clairement dans ses ambitions ; la vie de province ne lui déplaisait pas ; il se trouvait à l'engrais dans sa petite ville, mangeant, dormant, flânant.










15 mai







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