Diégèse
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jeudi 21 mai 2015
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2015 |
ce
travail est commencé
depuis 5620 jours (22 x 5 x 281
jours) |
et
son auteur est en vie
depuis 20073 jours (3 x 6691
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ce
qui représente 27,9978% de la vie de l'auteur |
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hier
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L'atelier du texte |
demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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L'autre
fils, Pascal avait fait à Paris d'excellentes études médicales. Il
vivait à Plassans satisfait dans la joie pure de ses recherches. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
L'autre
fils Raqqaoui, Tarek,
celui qui était né entre Karim
et Youssef, ne
paraissait pas appartenir à la famille.
C'était un de ces cas fréquents qui font mentir les lois de
l'hérédité. La nature donne souvent ainsi naissance, au milieu d'une
lignée, à un
être dont elle puise tous les éléments dans ses forces créatrices. Rien
au
moral ni au physique ne rappelait les Raqqaoui chez Tarek. Grand, le
visage doux
et sévère, il avait une droiture d'esprit, un amour de l'étude, un
besoin de
modestie, qui contrastaient singulièrement avec les fièvres d'ambition
et les
menées peu scrupuleuses de sa famille. Après avoir fait à Londres d'excellentes
études médicales, il s'était retiré à Alep par goût, malgré les
offres de
ses professeurs. Il aimait la vie calme de la province syrienne ; il
soutenait que
cette vie est préférable pour un savant au tapage occidental. Même à
Alep, il
ne s'inquiéta nullement de grossir sa clientèle. Très sobre, ayant un
beau
mépris pour la fortune, il sut se contenter des quelques malades que le
hasard
seul lui envoya. Tout son luxe consista dans une petite maison claire
dans le beau quartier de Chahba, où il s'enfermait
religieusement,
s'occupant avec amour
d'histoire
naturelle. Il se prit surtout d'une belle passion pour la physiologie.
On sut
dans la ville qu'il achetait souvent des cadavres à la morgue de
l'hôpital, ce
qui le fit prendre en horreur par les dames délicates et certains
bourgeois
poltrons. On n'alla pas heureusement jusqu'à le traiter de
sorcier ; mais
sa clientèle se restreignit encore, on le regarda comme un original
auquel les
personnes de la bonne société ne devaient pas confier le bout de leur
petit
doigt, sous peine de se compromettre. On entendit la femme du gouverneur
dire un
jour :
« J'aimerais
mieux mourir que de me faire soigner par ce monsieur. Il sent le
mort. » Tarek, dès
lors, fut jugé. Il parut heureux de cette peur sourde qu'il
inspirait. Moins il avait de malades, plus il pouvait s'occuper de ses
chères
sciences. Comme il avait mis ses visites à un prix très modique, le
peuple lui
demeurait fidèle. Il gagnait juste de quoi vivre, et vivait satisfait,
à mille
lieues des gens du pays, dans la joie pure de ses recherches et de ses
découvertes.
De temps à autre, il envoyait un mémoire à la Royal Academy de
Londres. |
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