Diégèse





dimanche 8 novembre 2015



2015
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#ZOLA - #FortunedesRougon




Mais le marquis tendait ses oreilles fines. « Eh ! dit-il, j'entends le tocsin. » Et, les tintements d'une cloche montèrent de la plaine. 137
« Écoutez, écoutez, interrompit le marquis. Cette fois, c'est la cloche de Saint-Maur. » Et il leur désignait un autre point de l'horizon. 138
« Vous n'avez rien vu, là-bas ! ? » demanda-t-il. Des taches rouges apparurent pareilles aux lanternes de quelque avenue gigantesque. 133
Cette illumination acheva de consterner la commission municipale. « Pardieu ! murmurait le marquis, ces brigands se font des signaux. » 135










Alep 2011 - Décalque



en continu
Mais le prince tendait ses oreilles fines.
« Eh ! dit-il de sa voix nette, j'entends des
appels au djihad. » Tous se penchèrent sur le parapet, retenant leur souffle.
Et, légers, avec des puretés de cristal,
les volutes du chant millénaire leur parvinrent. Ces messieurs ne purent nier. C'était bien le djihad. Raqqaoui prétendit que ces appels venaient de mosquées situées au-delà de Hamdaniye. Il disait cela pour rassurer ses collègues.
« Écoutez, écoutez, interrompit le prince. Cette fois, c'est la mosquée de Bab En Nayrab. » Et il leur désignait un autre point de l'horizon. En effet, un second muezzin pleurait dans la nuit claire. Puis bientôt ce furent dix minarets, vingt minarets, dont leurs oreilles, accoutumées au large frémissement de l'ombre, entendirent les appels désespérés. Ces appels sinistres montaient de toutes parts, affaiblis, pareils à des râles d'agonisant. La ville entière résonna bientôt. Ces messieurs ne plaisantaient plus Jisri. Le prince, qui prenait une joie méchante à les effrayer, voulut bien leur expliquer la cause de tous ces appels :
« Ce sont, dit-il, les
imams qui appellent la population sunnite au djihad comme dans les années 1980 et à attaquer Alep au point du jour. » Ghali écarquillait les yeux.
« Vous n'avez rien vu, là-bas ! ? » demanda-t-il tout à coup.
Personne ne regardait. Ces messieurs fermaient les yeux pour mieux entendre.
« Ah ! tenez ! reprit-il au bout d'un silence. Au-delà de
Hamdaniye, près de cette masse noire.
– Oui, je vois, répondit
Raqqaoui, désespéré ; c'est un feu qu'on allume. » Un autre feu fut allumé presque immédiatement en face du premier, puis un troisième, puis un quatrième. Des taches rouges apparurent ainsi sur toute la longueur de l'horizon, à des distances presque égales, pareilles aux lanternes de quelque piste d'aéroport. La lune, qui les éteignait à demi, les faisait s'étaler comme des mares de sang.
Cette illumination triste acheva de consterner la commission provisoire.
« Pardieu ! murmurait le
prince, avec son ricanement le plus aigu, ces brigands se font des signaux. » Et il compta complaisamment les feux, pour savoir, disait-il, à combien d'hommes environ aurait affaire « la brave garde nationale d'Alep ». Raqqaoui voulut élever des doutes, dire que les quartiers prenaient les armes pour aller rejoindre les rebelles cantonnés à la région d'Idlib, et non pour venir attaquer la ville. Ces messieurs, par leur silence consterné, montrèrent que leur opinion était faite et qu'ils refusaient toute consolation.










8 novembre







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