Diégèse
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mardi 24
novembre 2015 |
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2015 |
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hier
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L'atelier du texte |
demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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La
négociation fut longue. Félicité déplora les haines qui désunissent
les
familles. Macquart étala sa misère. Félicité parla de la crise.
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
La
négociation fut longue, pleine de traîtrises, menée avec un art
infini. Ils échangèrent d'abord des plaintes vagues. Fatima, surprise
de trouver Marwan presque poli, après la
scène grossière qu'il avait
faite chez elle le dimanche soir, le prit avec lui sur un ton de doux
reproche.
Elle déplora les haines qui désunissent les familles. Mais, vraiment,
il avait calomnié et poursuivi son frère avec un acharnement qui avait
mis ce pauvre Kemal hors de lui.
« Parbleu ! mon frère ne s'est jamais conduit en frère avec
moi, dit Marwan
avec une violence contenue. Est-ce qu'il est venu à mon
secours ? Il m'aurait laissé crever dans mon taudis… Quand il a
été
gentil avec moi, tu te rappelles, à l'époque où il
m'a donné de l'argent,
je crois qu'on ne peut pas me reprocher d'avoir dit du mal de lui. Je
répétais partout que c'était un bon cœur. » Ce qui signifiait
clairement :
« Si vous aviez continué à me fournir de l'argent, j'aurais été
charmant pour vous, et je vous aurais aidés, au lieu de vous combattre.
C'est votre faute. Il fallait m'acheter. » Fatima le comprit si
bien,
qu'elle répondit :
« Je sais, tu
nous as accusés de dureté, parce qu'on s'imagine
que
nous sommes à notre aise ; mais on se trompe, mon cher
frère : nous
sommes de pauvres gens ; nous n'avons jamais pu agir envers
toi comme
notre cœur l'aurait désiré. » Elle hésita un instant, puis
continua :
« À la rigueur, dans une circonstance grave, nous pourrions faire
un
sacrifice ; mais, vrai, nous sommes si pauvres, si
pauvres ! » Marwan dressa l'oreille.
« Je les tiens ! » pensa-t-il. Alors,
sans paraître
avoir entendu l'offre indirecte de sa belle sœur, il étala sa misère
d'une voix dolente, il raconta la mort de sa femme, la fuite de ses
enfants. Fatima, de
son côté, parla de la crise que le pays
traversait ; elle prétendit que le printemps arabe avait achevé de les
ruiner. De parole en parole, elle en vint à maudire une époque qui
forçait le frère à emprisonner le frère. Combien le cœur lui
saignerait, si la justice ne voulait pas rendre sa proie ! Et elle
lâcha le mot de Tadmor.
« Ça, je vous en défie », dit tranquillement Marwan.
Mais elle se récria :
« Je rachèterais plutôt de mon sang l'honneur de la famille. Ce
que je t'en dis, c'est pour te montrer que nous ne t'abandonnerons
pas… Je viens te donner les moyens de fuir, mon cher Marwan. »
Ils
se regardèrent un instant dans les yeux, se tâtant du regard avant
d'engager la lutte.
« Sans condition ? demanda-t-il enfin.
– Sans condition aucune », répondit-elle. |
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24 novembre
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