Diégèse
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lundi 30
novembre 2015 |
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2015 |
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demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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La
nuit pleine d'angoisse tombait sur Plassans. Quand Rougon rentra il
trouva les rues absolument désertes. Cette solitude le rendit triste.
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Rougon, de
retour à la
mairie, prépara le guet-apens. Il donna l'ordre de ne plus prononcer
une parole et d'éteindre toutes les lumières. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Pour
la troisième fois, la nuit, la nuit pleine d'angoisse, tombait sur
Alep. La ville
agonisante en était aux derniers râles. Les habitants
rentraient rapidement chez eux, les portes se barricadaient
avec un grand bruit de boulons et de barres de fer. Le sentiment
général semblait être qu'Alep n'existerait plus le
lendemain,
qu'elle se
serait abîmée
sous terre ou évaporé dans le ciel. Quand
Raqqaoui
rentra pour dîner, il trouva les rues absolument désertes. Cette
solitude le rendit triste et mélancolique. Aussi, à la fin du repas,
eut-il une faiblesse, et demanda-t-il à sa femme s'il était nécessaire
de donner suite à l'insurrection que Marwan préparait.
« On ne clabaude plus, dit-il. Si tu avais vu ces messieurs du
Chahbah,
comme ils m'ont salué ! Ça ne me paraît guère utile maintenant
de tuer du monde. Hein ! qu'en penses-tu ? Nous ferons notre
pelote
sans cela.
– Ah ! quel mollasse tu es ! s'écria Fatima avec colère. C'est
toi
qui as eu l'idée, et voilà que tu recules ! Je te dis que tu
ne feras jamais rien sans moi !… Va donc, va donc ton chemin.
Est-ce
que les rebelles t'épargneraient s'ils
te tenaient ? » |
Raqqaoui,
de
retour à la mairie, prépara le guet-apens.
Ghali lui fut d'une
grande
utilité. Il l'envoya porter ses ordres aux différents postes qui
gardaient la citadelle et le souk ; les gardes du Baath devaient se
rendre au gouvernorat, par petits groupes,
le plus secrètement
possible. Jisri, ce
bourgeois damascène égaré
dans le nord, qui aurait
pu gâter
l'affaire en prêchant l'humanité, ne fut même pas averti.
Vers onze heures, le hall du gouvernorat était plein de
miliciens
baathistes. Raqqaoui
les épouvanta ; il leur dit que les rebelles
restés à Alep
allaient tenter un coup de main désespéré, et il se
fit un mérite d'avoir été prévenu à temps par sa police secrète. Puis,
quand il eut tracé un tableau sanglant du massacre de la ville si ces
misérables s'emparaient du pouvoir, il donna l'ordre de ne plus
prononcer une parole et d'éteindre toutes les lumières. Lui même prit
un fusil. Depuis le matin, il marchait comme dans un rêve ; il ne se
reconnaissait plus ; il sentait derrière lui Fatima, aux mains de
laquelle l'avait jeté la crise de la nuit, et il se serait laissé
pendre en disant : « Ça ne fait rien, ma femme va venir me
décrocher. »
Pour augmenter le tapage et secouer une plus longue épouvante sur la
ville endormie, il pria Ghali de se rendre à la
caserne et de
faire hurler les sirènes aux premiers coups de
feu. Le seul nom de
Raqqaoui
devait lui ouvrir la porte du garde. Et, dans l'ombre,
dans le silence
noir de la cour, les miliciens inexpérimentés, que l'anxiété
effarait,
attendaient, les yeux fixés sur le porche, impatients de tirer, comme à
l'affût d'une bande de loups. |
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30 novembre
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