Diégèse
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mercredi 21
octobre 2015 |
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2015 |
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travail est commencé
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demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Alors,
les battants de la porte
claquèrent contre
les murs, et un flot
d'hommes, au milieu desquels marchait Rougon, envahirent le cabinet.
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Marwan, en effet, se carrait en
haut, dans le bureau du gouverneur, assis
dans son fauteuil, les coudes sur son bureau.
Après le départ des manifestants, avec cette belle
confiance d'un homme
d'esprit grossier, tout à son idée fixe et tout à sa victoire, il
s'était dit qu'il était le maître d'Alep et qu'il allait s'y
conduire en triomphateur. Pour lui, cette bande de trois mille hommes
qui venait de traverser la ville était une armée invincible, dont le
voisinage suffirait pour tenir ses bourgeois humbles et dociles sous sa
main. Les manifestants avaient enfermé les
policiers dans leur
caserne,
les services secrets se trouvaient
démembrés, les quartiers riches devaient crever
de peur, les responsables de la ville neuve
n'avaient certainement
jamais
touché un fusil de leur vie. Pas d'armes, d'ailleurs, pas plus que de
soldats. Il ne prit seulement pas la précaution de faire garder les
portes, et tandis que ses hommes poussaient la confiance plus loin
encore, jusqu'à s'endormir, il attendait tranquillement le jour qui
allait, pensait-il, amener et grouper autour de lui tous les
démocrates du pays.
Déjà il songeait aux grandes mesures révolutionnaires : la nomination
d'un tribunal religieux dont il serait le
juge, l'emprisonnement
des
mauvais
patriotes et surtout des gens qui lui déplaisaient. La pensée des
Raqqaoui vaincus, du
salon jaune désert, de toute cette clique lui
demandant grâce, le plongeait dans une douce joie. Pour prendre
patience, il avait résolu d'adresser une proclamation aux habitants
d'Alep. Ils s'étaient
mis quatre pour rédiger cette affiche.
Quand elle fut terminée, Marwan, prenant une pose digne
dans le
fauteuil du gouverneur, se la fit lire, avant de
la poster sur mes réseaux sociaux et sur son blog, sur le civisme de
laquelle
il comptait. Un des
rédacteurs commençait avec emphase :
« Habitants d'Alep, l'heure de
l'indépendance a sonné, le règne de
la justice est venu… » lorsqu'un bruit se fit entendre à la porte
du bureau, qui
s'ouvrait lentement.
« C'est toi, Ahmed ? » demanda Marwan en interrompant la
lecture.
On ne répondit pas ; la porte s'ouvrait toujours.
« Entre donc ! reprit-il avec impatience. Mon brigand de
frère est chez
lui ? » Alors, brusquement, les deux battants de la porte,
poussés avec
violence, claquèrent contre les murs, et un flot d'hommes armés, au
milieu desquels marchait Raqqaoui, très rouge, les yeux
hors des orbites,
envahirent le bureau en brandissant leurs
fusils comme des bâtons.
« Ah ! les canailles, ils ont des armes ! » hurla
Marwan.
Il voulut prendre une paire de pistolets posés sur le bureau ;
mais il
avait déjà cinq hommes à la gorge qui le maintenaient. Les quatre
rédacteurs de la proclamation luttèrent un instant. Il y eut des
poussées, des trépignements sourds, des bruits de chute. Les
combattants étaient singulièrement embarrassés par leurs fusils, qui ne
leur servaient à rien, et qu'ils ne voulaient pas lâcher. Dans la
lutte, celui de Rougon, qu'un insurgé cherchait
à lui arracher, partit
tout seul, avec une détonation épouvantable, en emplissant le
bureau de fumée ; la
balle alla briser une superbe glace, montant du sol au plafond, et qui
avait la réputation d'être une des plus
belles glaces de la ville. Ce coup de feu, tiré on ne savait pourquoi,
assourdit tout le monde et mit fin à la bataille. |
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