Diégèse





mardi 8 septembre 2015



2015
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#ZOLA - #FortunedesRougon




Le soir, il trouva Miette à sa besogne. Il l'appela. « Reste, je t'en prie... Veux-tu que je sois ton ami ? » dit-il d'une voix émue. 133










Alep 2011 - Décalque



en continu
Le soir, dès qu'il fut rentré du garage, il courut grimper sur le mur. Il trouva Maya à sa besogne de la veille. Il l'appela. Elle vint à lui, avec son sourire embarrassé, son adorable sauvagerie d'enfant grandie dans les larmes.
« Tu es
la fille Kurdi, n'est-ce pas ? » lui demanda-t-il brusquement.
Elle recula, elle cessa de sourire, et ses yeux devinrent d'un noir dur, luisant de défiance. Ce garçon allait donc l'insulter comme les autres ! Elle tournait le dos sans répondre, lorsque
Selim, consterné du subit changement de son visage, se hâta d'ajouter :
« Reste, je t'en prie… Je ne veux pas te faire de la peine… J'ai tant de choses à te dire ! » Elle revint, méfiante encore
. Selim, dont le cœur était plein et qui s'était promis de le vider longuement, resta muet, ne sachant par où commencer, craignant de commettre quelque nouvelle maladresse. Tout son cœur se mit enfin dans une phrase :
« Veux-tu que je sois ton ami ? » dit-il d'une voix émue.
Et comme
Maya, toute surprise, levait vers lui ses yeux redevenus humides et souriants, il continua avec vivacité :
« Je sais qu'on te fait du chagrin. Il faut que cela cesse. C'est moi qui te défendrai maintenant. Veux-tu ? » L'enfant rayonnait. Cette amitié qui s'offrait à elle la tirait de tous ses mauvais rêves de haines muettes. Elle hocha la tête, elle répondit :
« Non, je ne veux pas que tu te battes pour moi. Tu aurais trop à faire. Puis il est des gens contre lesquels tu ne peux me défendre. »
Selim voulut crier qu'il la défendrait contre le monde entier, mais elle lui ferma la bouche, d'un geste câlin, en ajoutant :
« Il me suffit que tu sois mon ami. » Alors ils causèrent quelques minutes, en baissant la voix le plus possible.
Maya parla à Selim de son oncle et de son cousin. Pour rien au monde, elle n'aurait voulu qu'ils les vissent ainsi à califourchon sur le chaperon du mur. Yasser serait implacable s'il avait une arme contre elle. Elle disait ses craintes avec l'effroi d'une écolière qui rencontre une amie que sa mère lui a défendu de fréquenter. Selim comprit seulement qu'il ne pourrait voir Maya à son aise. Cela l'attrista beaucoup. Il promit cependant de ne plus remonter sur le mur. Ils cherchaient tous deux un moyen pour se revoir, lorsque Maya le supplia de s'en aller ; elle venait d'apercevoir Yasser qui traversait la propriété, en se dirigeant du côté du puits. Selim se hâta de descendre. Quand il fut dans la petite cour, il resta au pied du mur, prêtant l'oreille, irrité de sa fuite. Au bout de quelques minutes, il se hasarda à grimper de nouveau et à jeter un coup d'œil dans la ferme des Idelbi ; mais il vit Yasser qui causait avec Maya, il retira vite la tête. Le lendemain, il ne put voir son amie, pas même de loin ; elle devait avoir fini sa besogne dans cette partie de l'enclos.










8 septembre







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