Diégèse
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jeudi 17
septembre
2015 |
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2015 |
ce
travail est commencé
depuis 5739 jours (3 x 1913 jours)
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et
son auteur est en vie
depuis 20192 jours (25 x 631
jours) |
ce
qui représente 28,4221% de la vie de l'auteur
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hier
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L'atelier du texte |
demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Elle
allait se retirer, fermer la porte, sans chercher même à connaître la
main qui l'avait violée, lorsqu'elle aperçut Miette et Silvère.
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Elle vint,
sans dire un
mot, prendre le jeune homme par la main. « Prends garde, mon garçon, on
en meurt. » Ce furent ses seules paroles. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Elle
allait se retirer,
fermer la porte maudite, sans chercher même à
connaître la main qui l'avait violée, lorsqu'elle aperçut Maya et
Selim. La vue des
deux enfants amoureux qui attendaient son regard,
confus, la tête baissée, la retint sur le seuil, prise d'une douleur
plus vive. Elle comprenait maintenant. Jusqu'au bout, elle devait se
retrouver, elle et Abou Marwan, aux bras l'un de
l'autre, dans la
claire
matinée. Une seconde fois, la porte était complice. Par où l'amour
avait passé, l'amour passait de nouveau. C'était l'éternel
recommencement, avec ses joies présentes et ses larmes futures. Khale
Didi ne vit que les
larmes, et elle eut comme un pressentiment rapide
qui lui montra les deux enfants saignants, frappés au cœur. Toute
secouée par le souvenir des souffrances de sa vie, que ce lieu venait
de réveiller en elle, elle pleura son cher Selim. Elle
seule était
coupable ; si elle n'avait pas jadis troué la muraille, Selim ne
serait point dans ce coin perdu, aux pieds d'une fille, à se griser
d'un bonheur qui irrite la mort et la rend jalouse. |
Au bout d'un silence,
elle vint, sans dire un mot, prendre le jeune
homme par la main. Peut-être les eût-elle laissés là à jaser au pied du
mur, si elle ne s'était sentie complice de ces douceurs mortelles.
Comme elle rentrait avec Selim, elle se retourna, en
entendant le pas
léger de Maya qui
s'était hâtée de reprendre sa cruche et de fuir à
travers le chaume. Elle courait follement, heureuse d'en être quitte à
si bon marché. Khale Didi eut un sourire
involontaire, à la voir
traverser le champ comme une chèvre échappée.
« Elle est bien jeune, murmura-t-elle. Elle a le temps. »
Sans doute,
elle voulait dire que Maya avait le temps de
souffrir et de pleurer.
Puis, reportant ses yeux sur Selim, qui avait suivi avec
extase la
course de l'enfant dans le soleil limpide, elle ajouta simplement :
« Prends garde, mon garçon, on en meurt. » Ce furent les
seules paroles
qu'elle prononça en cette aventure, qui remua toutes les douleurs
endormies au fond de son être. Elle s'était fait une religion du
silence. Quand Selim fut rentré, elle
ferma la porte à double tour et
jeta la clef dans le puits. Elle était certaine, de cette façon, que la
porte ne la rendrait plus complice. Elle revint l'examiner un instant,
heureuse de lui voir reprendre son air sombre et immuable. La tombe
était refermée, la trouée blanche se trouvait à jamais bouchée par ces
quelques planches noires d'humidité, vertes de mousse, sur lesquelles
les insectes
avaient pleuré des larmes d'argent. |
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17 septembre
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