Diégèse
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vendredi 25
septembre 2015 |
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2015 |
ce
travail est commencé
depuis 5747
jours (7 x 821 jours) |
et
son auteur est en vie
depuis 20200 jours
(23 x 52
x 101
jours) |
ce
qui représente 28,4505% de la vie de l'auteur |
huit
cent vingt-et-une semaines d'écriture |
hier |
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L'atelier du texte |
demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Enfin
les beaux jours revinrent. Dans ce flot de vie coulant du ciel, parfois
les amoureux regrettèrent leur solitude, les soirs de pluie. |
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Puis,
ils commençaient à
étouffer dans l'allée. Jamais elle n'avait frissonné d'un si ardent
frisson. Ils s'adossaient contre la muraille. |
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Ils
finirent par accuser
leur retraite
de manquer d'air et par se décider à aller promener leur
tendresse plus loin, en pleine campagne. |
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Enfin les beaux jours
revinrent, avril amena des nuits douces, l'herbe
de l'allée verte grandit follement. Dans ce flot de vie coulant du ciel
et montant du sol, au milieu des ivresses de la jeune saison, parfois
les amoureux regrettèrent leur solitude d'hiver, les soirs de pluie,
les nuits glacées, pendant lesquels ils étaient si perdus, si loin de
tous bruits humains. Maintenant, le jour ne tombait plus assez vite ;
ils maudissaient les longs crépuscules et, lorsque la nuit était
devenue assez noire pour que Maya pût grimper sur le
mur sans danger
d'être vue, lorsqu'ils étaient enfin parvenus à se glisser dans leur
cher sentier, ils n'y trouvaient plus l'isolement qui plaisait à leur
sauvagerie d'enfants amoureux. Le tombeau du saint se peuplait, les
gamins du faubourg restaient sur les poutres à se poursuivre, à crier,
jusqu'à onze heures ; il arriva même parfois qu'un d'entre eux vint se
cacher derrière les tas de planches, en jetant à Maya et à Selim le
rire effronté d'un vaurien de dix ans. La crainte d'être surpris, le
réveil, les bruits de la vie qui grandissaient autour d'eux, à mesure
que la saison devenait plus chaude, rendirent leurs entrevues inquiètes. |
Puis, ils
commençaient à
étouffer dans l'allée étroite.
Jamais elle n'avait frissonné d'un si ardent frisson ; jamais le sol,
ce terreau où dormaient les derniers ossements de l'ancien cimetière,
n'avait laissé échapper des haleines plus troublantes. Et ils avaient
encore trop d'enfance pour goûter le charme voluptueux de ce trou
perdu, tout enfiévré par le printemps. Les herbes leur montaient aux
genoux ; ils allaient et venaient difficilement et, quand ils
écrasaient les jeunes pousses, certaines plantes exhalaient des odeurs
âcres qui les grisaient. Alors, pris d'étranges lassitudes, troublés et
vacillants, les pieds comme liés par les herbes, ils s'adossaient
contre la muraille, les yeux demi-clos, ne pouvant plus avancer. Il
leur semblait que toute la langueur du ciel entrait en eux. |
Leur pétulance
d'écolier
s'accommodant mal de ces faiblesses subites,
ils finirent par accuser leur retraite de manquer d'air et par se
décider à aller promener leur tendresse plus loin, en pleine campagne.
Alors ce furent, chaque soir, de nouvelles escapades. Maya vint avec
son abaya ; tous
deux s'enfouissaient dans le large vêtement, ils
filaient le long des murs, ils gagnaient la grand-route, les champs
libres, les champs larges où l'air roulait puissamment comme les vagues
de la haute mer. Et ils n'étouffaient plus, ils retrouvaient là leur
enfance, ils sentaient se dissiper les tournoiements de tête, les
ivresses que leur causaient les herbes hautes du tombeau du saint. |
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25 septembre |
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