Diégèse
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samedi 26
septembre 2015 |
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2015 |
ce
travail est commencé
depuis 5748 jours (22 x 3 x 479
jours) |
et
son auteur est en vie
depuis 20201 jours (20201 est un nombre premier)
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ce
qui représente 28,4540% de la vie de l'auteur
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hier
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L'atelier du texte |
demain |
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#ZOLA - #FortunedesRougon |
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Ils
battirent pendant deux étés ce coin de pays. Ils réalisèrent leurs
rêves : ce furent des courses folles. Ces jeux apaisaient leurs sens.
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Alep 2011 - Décalque |
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en continu |
Ils
battirent pendant
deux étés ce coin de pays. Chaque bout de rocher,
chaque clairière les connut bientôt,
et il n'était pas un bouquet
d'arbres, une haie, un buisson, qui ne devînt leur ami. Ils réalisèrent
leurs rêves : ce furent des courses folles dans les grands champs
brûlés, et Maya courait joliment, et
il fallait que Selim fît ses plus
grandes enjambées pour l'attraper. Ils allèrent aussi dénicher des
oiseaux ; Maya, entêtée,
voulant montrer comment elle grimpait
aux
arbres, à Azzaz,
se liait les jupes avec un bout de ficelle, et
montait sur les plus hauts pins d'Alep ; en bas, Selim frissonnait, les
bras en avant, comme pour la recevoir, si elle venait à glisser. Ces
jeux apaisaient leurs sens, au point qu'un soir ils faillirent se
battre comme deux galopins qui sortent de l'école. Mais, dans la
campagne large, il y avait encore des trous qui ne leur valaient rien.
Tant qu'ils marchaient, c'était des rires bruyants, des poussées, des
taquineries ; ils faisaient des kilomètres, allaient parfois
jusqu'aux
premiers bourgs après le bois, suivaient les
sentiers les plus étroits,
et
souvent coupaient à travers champs ; la contrée leur appartenait,
ils y
vivaient comme en pays conquis, jouissant de la terre et du ciel.
Maya, avec cette
conscience large des femmes, ne se gênait même pas
pour cueillir une grappe de raisins, une branche d'amandes vertes, aux
vignes, aux amandiers, dont les rameaux la fouettaient au passage ; ce
qui contrariait les idées absolues de Selim, sans qu'il osât
d'ailleurs gronder la jeune fille, dont les rares bouderies le
désespéraient. « Ah ! la mauvaise ! pensait-il en dramatisant
puérilement la situation, elle ferait de moi un voleur. » Et Maya lui
mettait dans la bouche sa part du fruit volé. Les ruses qu'il employait
– la tenant à la taille, évitant les arbres fruitiers, se faisant
poursuivre le long des plants de vignes – pour la détourner de ce
besoin instinctif de maraude, le mettaient vite à bout d'imagination.
Et il la forçait à s'asseoir. C'était alors qu'ils recommençaient à
étouffer. Les creux de la rivière, surtout, étaient pour
eux pleins
d'une ombre fiévreuse. Quand la fatigue les ramenait au bord de
l'eau, ils
perdaient leurs belles gaietés de gamins. Sous les arbres, des ténèbres grises
flottaient, pareilles aux crêpes musqués d'une
toilette de femme. Les enfants sentaient ces crêpes, comme parfumés et
tièdes encore des épaules voluptueuses de la nuit, les caresser aux
tempes, les envelopper d'une langueur invincible. Au loin, les
muezzins
appelaient à la prière, et la rivière avait à
leurs
pieds des voix chuchotantes d'amoureux, des bruits adoucis de lèvres
humides. Du ciel endormi tombait une pluie chaude d'étoiles. Et, sous
le frisson de ce ciel, de ces eaux, de cette ombre, les enfants,
couchés sur le dos, en pleine herbe, côte à côte, pâmés et les regards
perdus dans le noir, cherchaient leur main, échangeaient une étreinte
courte. |
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26 septembre
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