Diégèse




vendredi 8 avril 2016



2016
ce travail est commencé depuis 5943 jours (3 x 7 x 283 jours) et son auteur est en vie depuis 20396 jours (22 x 5089 jours)
ce qui représente 29,1381% de la vie de l'auteur huit cent quarante-neuf semaines d'écriture
hier



L'atelier du texte demain
avant-hier



#Péguy-Pasolini - les textes de Diégèse 2016 -










Quand par impossible un homme de cœur discerne au point de discernement, s'arrête au point d'arrêt, refuse de muer à ce point de mutation, rebrousse à ce point de rebroussement, refuse, pour demeurer fidèle à une mystique, d'entrer dans les jeux politiques, dans les abus de cette politique qui est elle-même un abus, quand un homme de cœur, pour demeurer fidèle à une mystique, refuse d'entrer dans le jeu de la politique correspondante, de la politique issue, de la parasitaire, de la dévorante politique, les politiciens ont accoutumé de la nommer d'un petit mot bien usé aujourd'hui : volontiers ils nous nommeraient traître. D'ailleurs ils nous nommeraient traître sans conviction, pour mémoire, pour les électeurs. Parce qu'il faut bien mettre quelque mot dans les programmes et dans les polémiques. Qu'on le sache bien c'est ce traître que nous avons toujours été et que nous serons toujours. C'est ce traître, notamment, éminemment, que nous avons toujours été dans l'affaire Dreyfus et dans l'affaire du dreyfusisme. Le véritable traître, le traître au sens plein, au sens fort, au sens ancien de ce mot, c'est celui qui vend sa foi, qui vend son âme, qui livre son être même, qui perd son âme, qui trahit ses principes, son idéal, son être même, qui trahit sa mystique pour entrer dans la politique correspondante, dans la politique issue, passant complaisamment par-dessus le point de discrimination.
« Et ça continue encore et encore, c'est que le début d'accord, d'accord » chantait Francis Cabrel en 1985. C'est d'abord ce refrain qui revient en mémoire à l'idée de découvrir ce vendredi 8 avril 2016 les nouvelles révélations de ceux qui « savent les noms. » On apprendra que le Premier Ministre britannique a réalisé en 2010 un profit de 19 000 Livres Sterling grâce à la vente de parts détenues par son père dans une société panaméenne et l'on se dira que, franchement, ce n'est pas grand chose, qu'encore une fois, ça ne nous apprend rien, et l'on sourira seulement de la façon dont le signifiant se venge, la holding en question se nommant Blairmore. Et c'est ainsi que l'on est contraint à de mauvaises blagues de mauvais potache. Il y a bien aussi cette histoire de Modigliani disparu, qui est assez romanesque, qui pourrait faire une histoire. Mais, le tableau appartenait à ceux à qui l'on disait qu'il appartenait vraiment. Il n'y a donc pas de révélation, il n'y a qu'une preuve. On reviendra sur le Premier Ministre britannique qui a d'abord nié avant d'avouer, comme un autre Premier Ministre qui n'avait jamais été trotskyste. Et l'on s'ennuiera.
Pendant ce temps, pendant ce même temps, des anonymes qui se nomment tous Camille organisent place de la République à Paris, des réunions, des commissions : vendredi 8 avril #39 mars - 16h : réunion de la Commission climat - 2ème lampadaire à droite de la place. Et l'on se dit alors que la poésie est en marche et que tout cela relève bien de la mystique, au sens même que Péguy donne à ce mot. Et l'on entend encore Péguy... « Quand par impossible un homme de cœur discerne au point de discernement, s'arrête au point d'arrêt, refuse de muer à ce point de mutation, rebrousse à ce point de rebroussement, refuse, pour demeurer fidèle à une mystique, d'entrer dans les jeux politiques, dans les abus de cette politique qui est elle-même un abus... »
Charles Péguy - Notre Jeunesse  -
Je sais les noms - Péguy-Pasolini #08 - Diégèse 2016










8 avril







2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000




2015 2014
2013 2012 2011 2010






Si j'écoutais vraiment la nuit...

ce « maintenant » pour autant toujours flou et cet instant ténu