Diégèse

2016




#Péguy-Pasolini - les textes de Diégèse 2016 -





Introduction - Péguy-Pasolini - #00 - Conclusion





Consolidation du 31 décembre




29 décembre Il serait temps de se demander ce que font ces textes de 2016 ensemble, s'ils produisent ensemble quelque chose, si leur rassemblement,  en lui même, a un intérêt. Quand on lit aujourd'hui les textes de Péguy et ceux de Pasolini, ils portent témoignage d'un temps et d'affaires de ce temps, et, en cela, ils ont un intérêt historique. Ils ont aussi l'intérêt d'avoir été écrits par Péguy et par Pasolini qui ont produit une œuvre, qui sont des écrivains, des artistes, des poètes documentés par l'histoire. Mais s'il n'y avait que ça, on ne les lirait pas, ou bien on les lirait seulement en bibliothèque pour alimenter des mémoires et des thèses. On continue de les lire en dehors des bibliothèques d'étude et on y trouve un intérêt parce qu'ils nous parlent de ce temps de maintenant, parce qu'ils sont contemporains au sens que donne Agamben à ce terme. Il y a les textes contemporains, qu restent, et les textes de maintenant, qui sont déjà passés. Je ne saurais évidemment juger si les textes écrits au jour le jour en 2016, puis consolidés, puis rassemblés, sont contemporains ou sont de maintenant. Ils ont bien sûr les caractéristiques des chroniques, ils s'alimentent aux actualités, quand bien même il s'agit de démonter et de refuser ces actualités. Alors que sont-ils ? J'aurai la position qui est celle de Harold Pinter face à ses personnages, et de ces textes, je dirai : ils sont là. Ils disent cela. Je ne sais rien dire d'autre de cela.
Je ne sais pas ce qui rassemble ces textes si ce n'est leur auteur et le protocole d'écriture qui a permis de les produire. Ce n'est d'ailleurs peut-être que ça... Un lecteur pourrait mieux discerner si quelque chose qui relèverait de la personnalité de leur auteur y transparaît.  Ce n'est pas que j'en doute, mais c'est que je n'en sais rien, car il n'y a pas de textes plus opaques que ceux que l'on a écrits. Ils vont maintenant reposer, comme on le dit d'une préparation culinaire et l'on verra bien si, dans quelques mois, quelques années, ils sont encore comestibles, ce qui, tout bien considérer, n'a pas grande importance. L'intérêt de ces textes pour leur auteur n'est pas dans leur lecture. Il ne peut rien apprendre. Pour lui, leur seul intérêt - et il est capital - c'est qu'ils ont été écrits. Quand on lit aujourd'hui les textes de Péguy et ceux de Pasolini, ils portent témoignage d'un temps et d'affaires de ce temps, et, en cela, ils ont un intérêt historique. Ils ont aussi l'intérêt d'avoir été écrits par Péguy et par Pasolini qui ont produit une œuvre, qui sont des écrivains, des artistes, des poètes documentés par l'histoire. Mais s'il n'y avait que ça, on ne les lirait pas, ou bien on les lirait seulement en bibliothèque pour alimenter des mémoires et des thèses. On les lit encore, en dehors des bibliothèques d'étude, et on y trouve un intérêt parce qu'ils nous parlent de ce temps de maintenant, parce qu'ils sont contemporains au sens que donne Agamben à ce terme. Il y a les textes contemporains, qui le restent, et les textes de maintenant, qui sont déjà passés.
Je ne saurais évidemment juger si ces textes écrits au jour le jour en 2016, puis consolidés, puis rassemblés, sont contemporains ou sont de maintenant. Ce ont bien sûr des chroniques, ils s'alimentent aux actualités, quand bien même il s'agit de démonter et de refuser ces actualités. Alors que sont-ils ?
J'aurai la position qui était celle de Harold Pinter quand on l'interrogeait sur ses pièces, et de ces textes, je dirai qu'ils sont là, qu'ils disent cela. Et je ne sais rien dire d'autre de cela.
30 décembre Ce que dessinent les textes écrits et rassemblés en 2016 dans Péguy-Pasolini#1-24, ce serait une méthode, résumée par le titre du dernier texte : « Regarder ailleurs », ou, pour utiliser une métaphore sonore et non plus visuelle, « entendre autre chose » que le bruit médiatique. Et plus le bruit est fort, plus il faut tendre l'oreille. La méthode est floue, mais elle est en place.
Prenons, par exemple, cette affaire de grâce présidentielle accordée à Madame Jacqueline Sauvage condamnée à dix années de réclusion criminelle pour avoir tué son mari de trois balles dans le dos. Le lendemain de l'annonce de cette décision, l'ensemble du personnel politique saluait le geste du Président de la République dans une parfaite unanimité. Si l'on applique la méthode du « regarder ailleurs », il ne s'agit plus de savoir s'il fallait libérer ou non cette femme, surtout quand on doute de l'utilité sociale réelle de la prison comme régulateur social. Il s'agit plutôt de s'interroger sur l'unanimité de la classe politique et de la dénoncer pour ce qu'elle est : au mieux un malentendu, au pire une hypocrisie et sans doute les deux. Toutes et tous ont justifié leur opinion par la lutte contre « les violences faites aux femmes ». C'est un juste combat, illustré cependant ici par une cause trouble qui croise de façon assez inopportune le débat sur la légitime défense, plaidée par les avocates de la condamnée. Si l'extrême-gauche libertaire et féministe et l'extrême-droite prompte à conspuer les magistrats aboutissent à la même conclusion de libération, c'est qu'il doit bien y avoir un problème, non dans la libération, mais dans la campagne médiatique qui l'a amenée. Alors, il faut écouter le « bas-bruit »... Je lis que dans sa prison Madame Sauvage s'impatientait d'une grâce qui tardait, qu'elle aurait espérée pour Noël ou pour son anniversaire et qui lui est arrivée juste avant la Saint-Sylvestre. Et l'on pourrait grincer que, justement, cela aurait été plus désastreux encore pour l'État de droit républicain de laisser croire que la grâce était un cadeau de saison entrant dans le cadre d'une sociabilisation ritualisée : cadeau d'anniversaire ou cadeau de Noël.
S'agissant de grâce, il ne s'agissait donc pas de s'impatienter qu'elle n'ait pas été livrée à temps !  


31 décembre
Je ne sais pas ce qui rassemble ces textes si ce n'est leur auteur et le protocole d'écriture qui a permis de les produire. Ce n'est d'ailleurs peut-être que ça... Un lecteur pourrait mieux discerner si quelque chose qui relèverait de la personnalité de leur auteur y transparaît.  Ce n'est pas que j'en doute, mais c'est que je n'en sais rien, car il n'y a pas de textes plus opaques que ceux que l'on a écrits. Ils vont maintenant reposer, comme on le dit d'une préparation culinaire et l'on verra bien si, dans quelques mois, quelques années, ils sont encore comestibles, ce qui, tout bien considérer, n'a pas grande importance. L'intérêt de ces textes pour leur auteur n'est pas dans leur lecture. Il ne peut rien apprendre. Pour lui, leur seul intérêt - et il est capital - c'est qu'ils ont été écrits.