Diégèse




mardi 2 février 2016



2016
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#Péguy-Pasolini - les textes de Diégèse 2016 -










C'est vrai : comme je viens de le dire, aux plaintes pathétiques du rédacteur de l'Osservatore fait immédiatement suite — dans les cas d'opposition « classique » — l'action de la magistrature et de la police. Mais il s'agit d'une situation en survivance. Le Vatican trouve encore de vieux hommes qui lui sont fidèles au sein de l'appareil d'État : maïs, justement, ils sont vieux ; et le futur n'appartient ni aux vieux cardinaux, ni aux vieux hommes politiques, ni aux vieux magistrats ou encore aux vieux policiers. Le futur appartient à la jeune bourgeoisie, qui n'a plus besoin de «tenir» le pouvoir à l'aide de ses instruments classiques et ne sait que faire d'une Église qui, désormais, est condamnée à disparaître de par son appartenance à ce monde humaniste du passé, qui constitue un obstacle à la nouvelle révolution industrielle. En effet, le nouveau pouvoir bourgeois nécessite, de la part des consommateurs, un esprit complètement pragmatique et hédoniste : un univers mécanique et purement terrestre dans lequel le cycle de la production et de la consommation puisse s'accomplir selon sa nature propre. Il n'y a plus place pour la religion et surtout pas pour l'Église. La lutte répressive que le nouveau capitalisme accomplit encore par l'intermédiaire de l'Église est une lutte retardée et destinée, selon la logique bourgeoise, à être rapidement abandonnée, ce qui aura pour conséquence la dissolution « naturelle » de l'Église.
Les événements de la place Tahrir du Caire en 2011, puis ceux, sur la même place en 2013, et enfin ceux de Cologne début 2016 marquent un changement d'époque, le basculement de l'époque. Les technocrates aiment à inventer des indicateurs sociaux. La dangerosité de l'espace public pour tout ou partie de la population est un de ces indicateurs, que l'on nomme « sécurité ». La dangerosité de ce même espace public pour la catégorie de la population « femme » est un sous-indicateur du premier. Le plus souvent, cet indicateur et ce sous-indicateur sont quantitatifs : nombre de crimes et de délits. Mais, cet indicateur peut aussi être qualitatif. Or, la qualité de l'espace public pour les femmes se dégrade singulièrement partout sur la planète.  Est-ce une question de religions ? Est-ce l'Islam ? En apparence, certainement. Ce serait sot de nier que le retour des intégrismes musulmans dans des pays qui avaient connu des périodes où l'esthétique de la libération des femmes avait primé entraîne mécaniquement une dégradation de la qualité de vie des femmes dans l'espace public. Mustapha Kemal en Turquie, Gamal Abdel Nasser en Égypte ou encore Habib Bourguiba en Tunisie ont tous trois pris position contre le voile islamique. C'est que leur régime était d'inspiration marxiste, et que les marxistes ont toujours jugé que la lutte contre le cléricalisme passait par la libération des femmes de ce même cléricalisme. Mais, il faut bien considérer qu'au-delà des religions, bien au-delà, et de façon massive, ce qui joue contre les femmes et qui se joue contre elles, c'est l'assignation à une consommation « genrée » dont elles finissent pas être l'objet même, ce que Freud aurait appelé une réification de masse.
Analyse linguistique d'un slogan - Pier Paolo Pasolini - Les Écrits corsaires
Diégèse 2016 - Péguy-Pasolini #02 -










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