Diégèse




mercredi 10 février 2016



2016
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#Péguy-Pasolini - les textes de Diégèse 2016 -










5 juillet 1973

La première vraie révolution de droite

En 1971-1972, s'est ouverte l'une des périodes réactionnaires les plus violentes et peut-être les plus décisives de l'histoire. Sa nature est double : profonde, importante et absolument nouvelle dans un premier temps, épidermique, contingente et ancienne dans un second. la nature profonde de cette réaction des années 70 est donc indéchiffrable, tandis que sa nature extérieure est, au contraire, aisément déchiffrable. Chacun, en effet, la caractérise par une remontée du fascisme sous toutes ses formes, y compris celles décrépites du fascisme et du traditionalisme clérico-libéral, si nous pouvons employer cette définition aussi inédite qu'évidente.
Cet aspect de la restauration (terme impropre dans notre contexte, parce qu'en réalité on ne restaure rien d'important) est un prétexte commode pour ignorer l'autre aspect, plus profond et réel, qui échappe à nos habitudes interprétatives de tout genre ; il n'est saisi empiriquement et phénoménologiquement que par les sociologues ou les biologistes, qui, naturellement, suspendent leur jugement, ou le rendent ingénument apolitique.

Penser la révolution comme une chose de gauche, ou plutôt de gauche, est une habitude de pensée, une facilité de pensée, qui nous a été inculquée par l'école et par les séries télévisées. Le révolutionnaire peut être sanguinaire, il n'en est pas moins progressiste. On aime à croire que les régimes dictatoriaux qui naissent des révolutions sont dictatoriaux parce qu'ils ont trahi la révolution, et, par ce, trahi le peuple. Le mythe voudrait ainsi que le peuple soit « le bon peuple » , qui, dans une sorte d'état de nature, est pétri de valeurs de gauche, dont la bonté, l'altruisme, le goût de la liberté, etc. Le « bon peuple », depuis son état de nature de bon peuple, se révolterait contre l'état de culture que le régime en place lui impose, état qui serait profondément antagoniste à ses valeurs de « bon peuple ». Tel est notre imaginaire de la révolution, et l'on a beaucoup de mal à comprendre, et même à percevoir, qu'un récit révolutionnaire ne soit pas fondé sur ce mythe du « bon peuple » naturellement révolutionnaire. La vulgate historique française est d'ailleurs très stricte sur cela, au point que l'extrême-droite française révère toujours Marie-Antoinette et accuse la gauche de 2016 de l'avoir assassinée, quand la gauche est capable encore de s'écharper sur la véritable nature de Robespierre.
Péguy et Pasolini ont en commun d'avoir compris et d'avoir affronté des forces révolutionnaires de droite et de les avoir dénoncées.
La première vraie révolution de droite - Pier Paolo Pasolini - Les Écrits corsaires
Diégèse 2016 - Péguy-Pasolini #03 -










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