Diégèse




samedi 16 janvier 2016



2016
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#Péguy-Pasolini - les textes de Diégèse 2016 -










Pourquoi le nier. Toute la génération intermédiaire a perdu le sens républicain, le goût de la République, l’instinct, plus sûr que toute connaissance, l’instinct de la mystique républicaine. Elle est devenue totalement étrangère à cette mystique. La génération intermédiaire, et ça fait vingt ans. Vingt-cinq ans d’âge et au moins vingt ans de durée. Nous sommes l’arrière-garde ; et non seulement une arrière-garde, mais une arrière-garde un peu isolée, quelquefois presque abandonnée. Une troupe en l’air. Nous sommes presque des spécimens. Nous allons être, nous-mêmes nous allons être des archives, des archives et des tables, des fossiles, des témoins, des survivants de ces âges historiques. Des tables que l’on consultera. Nous sommes extrêmement mal situés. Dans la chronologie. Dans la succession des générations. Nous sommes une arrière-garde mal liée, non liée au gros de la troupe, aux générations antiques. Nous sommes la dernière des générations qui ont la mystique républicaine. Et notre affaire Dreyfus aura été la dernière des opérations de la mystique républicaine. Nous sommes les derniers. Presque les après-derniers. Aussitôt après nous commence un autre âge, un tout autre monde, le monde de ceux qui ne croient plus à rien, qui s’en font gloire et orgueil.
Depuis ce temps, depuis ce temps des années 1970, depuis ce temps qui soufflait des libertés nouvelles, des libertés individuelles, les choses ont changé. L'appartenance à un groupe, l'identité de groupe, cette recherche identitaire nommée à la légère, et pour tout dire, de façon très inconséquente, « communautarisme », prime sur l'individu, veut primer sur l'identité individuelle, sur la liberté de l'identité. Il faut dès lors chercher à qui profite ce mouvement continu d'agglutination de la société ; à qui profite l'amalgame communautaire. Au pouvoir politique ? Un peu. Sans doute. Mais le pouvoir politique lui-même subit cette segmentation. Alors à quel pouvoir ?  Qui a besoin d'une segmentation efficace de la société, d'une segmentation organisée, et si possible stable, et même, à l'idéal, figée ? Qui préfère que les goûts, les modes de vie, les désirs, tous les désirs soient catégoriques et catégorisés, et catégorisables ? Qui a besoin de constituer des cibles et que ces cibles ne soient pas modifiées, et même, à l'idéal, ne soient pas modifiables ? Une réponse marxisante à ces questions nommerait le grand capital. Certes. Mais ce qui entretient ce grand capital, ce qui le fait prospérer, c'est bien la consommation. Et ce qui renouvelle cette consommation, ce qui la développe, ce qui l'infiltre au cœur même de l'humanité, c'est bien ce que l'on nomme le progrès, ou comme l'aurait dit Péguy, la modernité.
Charles Péguy - Notre Jeunesse  -

Les Années barbues - Diégèse 2016 Péguy-Pasolini #01










16 janvier






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... un article selon lequel le capitalisme s'éteindrait, non pas, comme l'avait prédit Marx, de la baisse tendancielle du taux de profit, mais de celle, implacable, de la motivation.








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Il y avait en lui comme une révolte sourde.
Cependant, nous ne sommes pas des êtres de pure causalité...